[EDIT] 4/11/13 : ajout des photos et description de la descente du col d'Arlet[/EDIT]
En retour des conseils qui m'ont été donnés dans le fil
Lescun - Gourette, voici un rapide compte-rendu, plus quelques corrections que je me permets d'apporter au guide HRP de Véron-Bonneaux (2007 ?, dépôt légal juillet 2012) :
Lundi soir (21/10/2013)Le car Oloron - Somport nous dépose au pont de Lescun à 20h, nous montons par la route avec les frontales. Nous dérangeons quelques grosses bêtes (chevreuils ?) avant d'être pris en stop à mi-chemin par une charmante jeune femme qui nous laissera à la sortie du village, sur la route du lac de Lhurs. Bivouac quelques km plus loin, à proximité du parking et du caillou du curé, sous l'oeil d'une chouette tranquillement posée sur sa branche.
MardiDirection le lac de Lhurs. À mi-chemin, un torrent nous propose son eau fraiche pour un chocolat chaud bien mérité. Le vent ne se fait pas trop sentir dans la forêt, mais Météo-France prévoit des rafales à plus de 100 km/h et de la pluie, il ne faut pas trop traîner. La cabane de Lhurs est ouverte au bord du lac, l'équipement est sommaire, mais on peut y dormir en cas de coup dur. Justement il commence à pleuvoir et le vent commence à forcir. Petite accalmie, direction plein sud (nous visons la rive gauche d'un ruisseau, et un arbuste proche de la crête) pour rejoindre la crête entre Trois rois et Dec de Lhurs. Après avoir croisé deux isards, nous enfilons la tenue de pluie ; plus nous montons, plus le vent (de face) forcit. Impossible de monter au Dec (nous tenons à peine debout sur la crête), au contraire nous descendons tout schuss vers la cabane de Pédain. Mais au lieu de descendre plein sud vers la forêt, nous nous laissons entraîner vers l'ouest, ce qui nous forcera à traverser un lit de ruisseau raide sur les fesses. Peu importe, nous avons hâte de nous abriter. La cabane est ouverte, et le berger a laissé tout le mobilier, y compris les lits. Nous écrivons un petit mot pour le remercier. La météo s'améliore, mais les aiguilles d'Ansabère restent dans les nuages. Malgré les conseils d'Eyra qui nous avait proposé un cheminement au pied des demoiselles, nous préférons rejoindre la cabane d'Ansabère par la forêt, en cas de nouvelles rafales (le vent est toujours de face).
Rare rayon de soleil en montant vers le lac de Lhurs
Aiguilles vues de la cabane d'Ansabère le mercredi matin
MercrediNous avons rejoint la HRP décrite par Véron et Bonneaux. Mais au lac d'Ansabère, au lieu de "gravir au SO, sans sentier, des pentes herbeuses raides", nous retrouvons très vite un sentier qui prend la direction ouest pour rejoindre la crête à 1991m. À cet endroit (gros cairn), soit on continue le chemin qui d'après la carte prend la direction SE vers le lac de la Chourique, soit on suit le sentier qui grimpe à gauche sur la crête, ce que nous faisons pour rejoindre l'itinéraire décrit. Le ciel est aussi couvert en Espagne qu'en France, mais la montée vers le col de Pau est superbe. Grande vallée herbeuse très large, avec un ruisseau méandreux qui se perd dans une grotte. Une fois au col, nous pensons avoir fait le plus dur, mais deux grimpettes de 150m nous attendent encore avant le refuge d'Arlet, qui nous cassent les pattes. Un isard se moque de nous et descend en à peine une minute ce que nous mettrons 1/4 d'heure à monter (contournement du pic de Burcq).
Bienvenue en Espagne ! Ibon de Acherito (lac de la Chourique)
Retour en France, après le col de Pau. Jean-Pierre nous attend au loin.
JeudiPour rejoindre le col du Somport, nous choisissons la variante 2 : col d'Arlet suivi du GR11 pour rejoindre le lac d'Estaens. Là ou Véron propose de "descendre [du col d'Arlet] en écharpe (hors sentier) vers le sud", nous préférons suivre une trace vers le SE qui nous amène en pente douce à un torrent que nous traversons vers 1800m, avant de descendre plein S vers le plateau (quelques cairns, quelques flèches roses ou oranges). Promenade de santé sous un ciel clément, mais avant de passer le collet qui annonce la descente vers le lac, les rafales de vent sont de retour et extrêmement pénibles, même dans la descente. Nous nous trouvons un abri au bord du lac pour le repas de midi, mais nous avons peine à retrouver le chemin qui permet de contourner le lac. Il ne faut pas hésiter à remonter au dessus de barres rocheuses. L'extrémité Est du lac est une curiosité touristique, nous quittons la "foule" en poursuivant par le GR11 vers le fond de la vallée d'Aspe plutôt que de descendre vers la nationale. Paysage superbe, mais la suite est plus discutable en automne : nous sortons de la forêt bien avant le village espagnol de Candanchu et le vent est vraiment pénible. De plus le village n'est qu'une station de ski complètement déserte en cette saison. Tout est fermé, voire à vendre. Seuls quelques artisans s'activent pour remettre en état les bâtiments avant l'hiver. Il en est de même au col du Somport et à la station d'Astun. Écœurés par le vent et le paysage désolé, nous plantons la tente quelques dizaines de mètres au-dessus d'Astun (replat près de citernes enterrées d'eau potable, ruisseau à quelques mètres) et laissons le col des moines pour le lendemain.
Retour en Espagne par le col d'Arlet, dans la vallée de l'Aragon Subordan
Direction le fond de la vallée d'Aspe
VendrediRéveil avec le bruit caractéristique du crachin sur la toile de tente. Nous nous accordons 30 minutes de repos supplémentaire. Bien nous en a pris, le ciel se dégage, et la montée vers le col des moines est très agréable et se fait dans d'excellentes conditions (le vent nous pousse, les jambes marchent toutes seules). La descente vers le gave de Bious n'est q'une formalité mais l'Ossau se laisse désirer, il a encore la tête dans les nuages. Oublier la "passerelle (1644m) [qui] nous conduit sur la rive droite…". Nous voyons bien ce qui reste de la passerelle détruite, mais nous ne trouvons pas de gué à proximité qui nous permette de traverser sans nous mouiller jusqu'aux genoux. Ce n'est qu'arrivés en face de la cabane de Cap de Pount que nous emprunterons le gué utilisé par les 4x4 pour rejoindre cette cabane. D'où le conseil : inutile de descendre jusqu'au gave si on voit que la passerelle n'est pas reconstruite, prendre plutôt la piste vers le barrage de Bious-Artigues, puis prendre à droite la piste qui rejoint la cabane. En montant vers l'Ossau, nous guettons le moment où les nuages le laisseront un peu tranquille. Peine perdue. Néanmoins, au cours de la montée, nous apercevons en nous retournant les lacs d'Ayous. Descente agréable vers Pombie, d'où nous voyons la vallée que nous devrons remonter le lendemain jusqu'au col d'Arrious. Pas très enthousiasmant.
Les connaisseurs reconnaitront Ayous (col et lacs) et la cabane de Peyreget (ouverte, eau potable)
À défaut du grand, le petit pic d'Ossau, avant d'attaquer la montée dans les blocs vers le col de Peyreget.
À suivre…