Bon voilà , c'est effectivement pas très gai ce qui va suivre....
J'ai mis plus d'un mois pour en parler sur le site.Certains penseront que le sujet est déplacé. Ils ont peut-être raison.
Voici les faits :
le lieu : le Culet, au dessus du parking de l'Hospice de France( environ 500 m en dénivelé positif)
date : le 29 avril
Poursuivant notre rando ds le Luchonnais, on a décidé ce jour là de monter au refuge de Vénasque et le lendemain aller au port du même nom, et faire le Sauvegarde.
Au lieu-dit " le culet" 2 jeunes arrivent à notre rencontre et attire notre attention sur un corps...
Le jeune homme, à priori choqué me dit " il y a un corps, j'ai peur d'y retourner "!!!!! Effectivement, à qq mètres de l'endroit où mon copain et moi-même allions cramponner, gisait un homme.
Je pose le sac, et dit au jeune:il ft être sûr qu'il soit mort.
Le pauvre gars était étendu sur le dos : sa jambe droite désarticulée faisant un angle anormal avec le reste de son corps.
En m'approchant de lui, je me rends bien vite compte que c'est terminé : néanmoins, je touche sa joue ( c'est fou ds ces moments là qu'on espère s'être trompé, qu'il va se réveiller.....)Surprise, sa peau est souple; je touche alors son bras : idem.
Mon idée première était de lui prendre le pouls, ms en arrivant sur lui, ses yeux vitreux m'ont oté tt espoir.
Je me suis arrêtée à sa joue, et son bras.
Toucher un mort, c'est la première fois que cela m'arrivait. La sensation est bizarre : impression de déranger.
Le corps n'était pas abimé au sens strict du terme : pas de blessure saignante apparente.
Ms les hématomes sur le bras et le torse ( son tee-shirt s'était relevé ds sa chute)laissaient à penser que la mort ne remontait pas à très loin. J'ai donné sa carte d'identité aux jeunes qui redescendaient, ( son sac était à qq mètres de lui, avec les crampons accrochés dessus) ainsi que le numéro du PGHM de Luchon ( les portables ne passaient pas à cet endroit.....)
Ils st partis donner l'alerte, et ns, ns avons continué sur le refuge, le mental a zéro. On a croisé qq personnes : on a rien dit ; à quoi bon...On s'est retourné qd ils st passés près du corps : ils n'ont rien vu, et ont continué à descendre.
Le soir, au refuge ( non gardé à cette période), le PG ns a appelé, afin de savoir s'il y avait des affaires du gars. Non, rien. On a quitté le corps à 13H30, l'hélico est venu le chercher vers 16H30.
C'est idiot à dire , ms de savoir qu'il ne passait pas la nuit ds la neige, m'a soulagé.
Le pire ,en y pensant et ensuite en tph au PG 8 jours plus tard, c'est de savoir que le gars n'était pas mort sur le coup : en le voyant, c'est la première chose que j'ai pensé : il avt ses 2 poings fermés au niveau de sa taille....Qd on chute de si haut ( environ 60-80 m) on n'arrive pas comme ça au sol. Du moins, je ne crois pas.
Ca ft plus d'un moins que c'est arrivé : j'y pense encore , mon copain aussi, surtout qu'on est souvent en montagne.Le lendemain, on est monté au port de Vénasque, en faisant encore plus attention qu'avant, l'image du corps dvt nos yeux. Impossible de ne pas y penser. Ce jour là , on a contemplé en silence l'Aneto, ms on n'est pas monté au Sauvegarde.
Qt aux nuits qui ont suivi, inutile de dire qu'on a pas beaucoup dormi.
Si les deux jeunes qui étaient sur place ce jour là lisent ce sujet, j'aimerai qu'ils me contactent, s'ils le souhaitent ; je sais qu'ils ont été très choqué, d'après les dires du PG. On le serait à moins.
Voilà , depuis, j'aborde la montagne ss un autre angle. Peut-être avec encore plus de respect qu'avt pour ce milieu somme toute, hostile à l'homme, ms qui pourtant m'apporte au combien de joie et bonheur, à chaque fois que j'en foule les sommets, et pour lesquels je ne renoncerai pour rien au monde.
Pour qq comme vous et moi, la vie s'est arrêtée le 28 avril ( date à laquelle le légiste a ft remonter la mort).
Soyez prudents, l'accident n'arrive pas qu'aux autres.
Il ft pas grand chose pour basculer de l'autre côté....
Il était de Brive la Gaillarde, et allait avoir 45 ans.
_________________ superfrog
Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort.
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