néthou a écrit:
Quand en octobre 2008, les gouvernements du monde entier ont par centaines de milliards renfloué le système bancaire international dans la panique, ce n'était pas l'effet d'une catastrophe naturelle, c'était celui d'une dérive complète, pourtant connue et assumée auparavant, dont on n'a plus fini par maîtriser l'augmentation exponentielle. Ce faisant, on a considérablement alourdi, et pour longtemps, cette dette publique dont on nous rebat les oreilles depuis, et tout ça pour combler un gouffre "privé" menaçant l'économie-monde (car s'il y a une dette publique, il y a aussi une dette privée dont on ne parle jamais, encore plus importante que la dette publique, et qui agit nécessairement sur l'économie globale elle-aussi).
Oh là là je ne me mets pas dans un rapport gauche / droite (dans lequel j'aurais d'ailleurs du mal à me situer, le nombre d'imbécillités débitées par les uns et les autres étant équivalent mais simplement sur des sujets différents !)
Je voudrais juste corriger une erreur (voire une malhonnêteté) non pas de ta part, je n'en ai aucun doute, mais de la part de soit-disants économistes (atterrés ou non ! j'ai des noms, et que j'ai lus, dont certains sont professeurs d'université...).
Dans le cas de la France ce que tu dis est totalement faux mais tu répètes une contre-vérité largement diffusée par des journalistes incompétents et des économistes mensongers.
En 2008 l'Etat Français a effectivement prêté aux banques françaises qui se trouvaient dans une situation difficile du point de vue la liquidité (plus personne ne prêtait à personne et tous les refinancements possibles étaient bloqués). Elle n'avaient aucun problème de solvabilité leur bilan étant sain.
De ce fait l'Etat a prêté à des taux fort peu amicaux aux banques françaises de façon à passer ce cap.
5 ans plus tard la totalité de ces montants avait été remboursée par les banques françaises à l'Etat Français, lui laissant un gain de plus de 300 millions d'euros (là je parle de mémoire) provenant de la différence entre le taux fait aux banques et le taux auquel l'Etat Français s'était financé. Autre manière de taxer les bénéfices bancaires.
Il n'y a aujourd'hui dans l'énorme dette publique française aucun prêt aux banques.
Seul cas de faillite bancaire significative concernant la France, le Crédit Lyonnais au début des années 90 et le franco-belge Dexia lors de la crise de 2008.
Le premier a été effectivement sauvé par l'Etat avec de l'argent public (environ 100 milliards de francs soit 15 milliards d'euros). Dans ce cas il s'agissait d'une banque publique, et d'un défaut de management de la part de l'Etat !
Le deuxième a fait faillite du fait d'une gestion plus délirante avant la crise de 2008, ce qui a coûté environ 6 milliards à l'Etat Français.
Voici les faits, je voulais juste apporter cette correction en toute amitié.
Pour être complet seuls trois pays ont vraiment dû investir pour renflouer leurs banques à fonds perdus pesant ainsi sur la dette publique :
Le Royaume Uni (un plan de 850 milliards d'euros à l'époque mais qui se traduisait en réalité par 100 milliards de prêts effectifs à mettre en face du fait que l'Etat britanniques possède maintenant Royal Bank of Scotland (RBS) et Lloyds Banking Group).
L'Irlande (100 milliards environs fournis par l'UE ce qui a fait exploser la dette publique irlandaise)
L'Espagne (61 milliards dont 41 milliards de prêts de l'UE qui n'a pour le moment récupéré que 6 milliards, la dette publique espagnole reste assez faible)
Les US se sont largement remboursés à la fois via le remboursement de la quasi totalité des prêts consentis (sauf évidemment aux établissements qui ont fait faillite) et via les amendes colossales infligées à leurs propres banques (en plus de BNPP, SG, Crédit Agricole et quelques autres européens).
Les cas de la Grèce ou de Chypre sont totalement différents.
J'ai essayé d'être exhaustif
Pour ce qui est de la dette privée, je suis banquier et contre le crédit alors
..... mais les gens sont libres de faire des bêtises !
C'est un vrai sujet, pas particulièrement en France où le taux d'endettement des ménages est bas ce qui explique que les banques soient saines et réciproquement, c'est l'oeuf et la poule ça, mais par exemple en Espagne où la dette publique est faible mais la dette des ménages considérable.
En résumé, halte aux idées simplistes.....