Dalmatien a écrit:
En résumé, halte aux idées simplistes.....
Les vérités des uns sont les idées simplistes des autres...
Mais bizarrement, un esprit mal tourné pourrait trouver que la correction de l'erreur (éventuellement malhonnête
) que tu décris ci-dessus reprend assez exactement l'argumentaire développé par les banques pour expliquer en quoi non seulement elles ont entièrement remboursé l'Etat mais encore que celui-ci y aurait budgétairement gagné à cause des intérêts.
Il suffit de taper "remboursement banques crise 2008" pour comprendre que les choses ne sont pas si simples, mais ce qui en tous cas est sûr, c'est que cette crise n'est pas arrivée toute seule, qu'elle était prévisible (et tu l'expliques fort bien), et qu'on ne peut, étant donné ses conséquences dramatiques (et à long terme), la traiter comme une bulle financière passagère qu'on règle à coup de milliards de fonds ou de prêts garantis, et puis après c'est passé et on n'en parle plus. Et qu'en plus elle est fortuitement tombée à point nommé pour justifier des coupes sombres dans le budget ou les effectifs de la Fonction Publique d'un Etat bien entendu trop dépensier. On en cause encore beaucoup ces derniers jours, d'ailleurs, la logique étant appliquée au(x) système(s) de retraites, aux budgets des collectivités locales, aux aides sociales de l'Etat, au système d'indemnisation des chômeurs, au remboursement des dépenses de santé, etc, etc...
D'autre part, expliquer la crise islandaise par l'incurie des "régulateurs" de chaque Etat et des superviseurs mondiaux me semble un peu trop simplifier les choses; ne faudrait-il pas s'interroger d'abord sur la responsabilité première des banques dans l'affaire, ou plutôt ne pas dissocier les responsabilités respectives, chacun ayant trouvé son compte dans les dérives du système ? (et du reste les Islandais ne s'y sont pas trompés: ils ont sanctionnés et les uns et les autres)
La question se pose d'ailleurs non pas dans les mêmes termes (le contexte est différent), mais selon la même logique pour la crise grecque: à la responsabilité première des gouvernements grecs dans les années 90 (notamment leurs politiques fiscales), ne peut-on aussi pointer celle de Goldman Sachs qui a clairement conseillé l'Etat grec dans une politique de masquage budgétaire de ses difficultés ?
Tu parles de "contre-vérités largement diffusées par des journalistes incompétents ou des économistes mensongers". "Largement", Dalmatien ? Trouves-tu vraiment que l'on entend souvent et régulièrement ce discours dans les médias ? Que les "soi-disants économistes" (ce n'est pas gentil pour Stiglitz, ça...
) sont couramment invités dans les journaux, émissions, et que leurs thèses sont abondamment relayées par voir de presse écrite, parlée et télévisée ?
Personnellement, j'entends bien plus parler de dette, de fonctionnaires en surnombre, de systèmes de retraite privilégiés, de grecs (un peu) fainéants et ayant vécu au-dessus de leurs moyens, de budgets publics à réduire, de réformes douloureuses (pour vous) mais nécessaires (pour nous), de français "râleurs" et arc-boutés sur leurs "acquis", d'un pays trop "négatif", etc, etc...
Bon voilà , à force d'écrire, j'ai pas fait attention, j'ai dû sortir du sentier, j'ai du mal à me repérer parce que toutes les pierres ressemblent à des cairns, et en plus la nuit tombe et il se met à pleuvoir. Finalement, c'est comme qu'y disent dans les médias: tout va mal !!