Salut à tous !
J'ai passé 3 années de suite juillet à Ceillac dans le Queyras, dans un chalet co-loué par Arvel et une municipalité de la région parisienne (Gégé pour ne pas la nommer). Il y avait là deux animateurs d'un dynamisme superbe, qui organisaient des randos, des sorties escalade dans les écrins (la Roche Faurio, les Agneaux, des courses d'un niveau F, PD ou AD comme le Bric Bouchet ou la directe à la Barre des Ecrins). Pas un seul incident, même pas une foulure de doigt pendant ces 3 années, en revanche une ambiance purement extraordinaire. Ils proposaient, ceux qui voulaient se signalaient, on discutait de la course rapport à nos possibilités, et on la faisait, ou pas, c'était simple et raisonnablement responsable. Un jour à la mairie de Gégé, un bureaucrate s'est avisé qu'ils n'avaient pas de DE. Fini les sorties, même les sorties rando. Fini l'ambiance. Là où il avait une ruche pleine de vie, il n'y a plus maintenant que des familles sans lien qui font chacune leur séjour de leur côté en s'ignorant. Vive les vacances !

On vit dans une société qui hait l'aventure, et plus généralement toutes les valeurs qui ne sont pas commerciales. Elle détruit tous les liens sociaux, amicaux; elle ne s'intéresse à la montagne que pour y planter des stations de ski ou creuser des tunnels pour ses trains et ses camions. Son rêve, c'est une société de consommateur justiciables, pas une société d'hommes. Prenons garde que son rêve ne se transforme pas en notre cauchemar, de lui laissons pas prendre trop d'emprise sur nos vies, vivons ce que nous avons à vivre. La montagne est à ceux qui l'aiment, pas aux assurances. Quand nous partons en course, pensons d'abord à notre sécurité et à celle de ceux avec qui nous sommes d'un point de vue montagnard, et laissons cette société à ses fantasmes juridiques, en bas, dans la crasse de ses buildings.

On a toujours le pouvoir de dire non, non à une course mal préparée, non à quelqu'un qui n'est pas en condition pour la faire, non parce que le passage qui se présente "on ne le sent pas"; et enfin non à ceux qui veulent nous étouffer dans des juridictions liberticides.

Ecrit sans mépris pour les juges (je suis d'accord avec Jack sur le sentiment qu'il exprime vis à vis de ces personnes), et avec respect pour les professionnels de la montagne et leur expérience que je ne manque pas de recommander, et à qui j'ai parfois recours tout en souhaitant que personne ne les em..bête en cas de pépin.

Amitiés à tous.
Pierre, révolté par toutes ces embrouilles étrangères à la montagne.

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Penser pour ne pas être pensé

Bonsoir,
Et n'ayez aucun scrupule car vu son âge il sera exempté de la peine requise.

Ca vous inquiète tant que ça ? En complément de (et non pas malgré) ce que j'ai écrit, qu'il y-t-il à craindre ? Vous n'êtes pas suicidaires ? Si oui, ne faites que du solo pour ne pas "suicider vos compagnons".
Donc imaginons que vous êtes sérieux, que vous ne prenez que des risques calculés et mesurés selon votre forme physique et votre compétence réelle (attention aux fausses compétences, il y en a pléthore) et votre expérience acquise par vous mêmes et auprès de professionnels, de brevetés, et d'expérimentés (attention aux faux expérimentés ...).
Imaginons encore que vous êtes téméraires mais raisonnables, que vous vous renseignez sur la météo et l'état de la neige et de la glace, que vous ne vous engagez en terrain inconnu que lorsque les conditions sont favorables.
Imaginons encore que vous savez dire non, qu'au moindre doute vous n'hésitez pas à renoncer (attention aux points de non retour, les retraites sont parfois plus difficiles que d'aller de l'avant).
Imaginons enfin que vous êtes attentifs aux autres, qu'à la moindre défaillance (et même simple fatigue ou doute de soi) d'un compagnon, vous prenez une décision "sécuritaire" pour le groupe.
Que craignez vous ? Vous avez mis tous les atouts de votre coté.
Et si l'imprévisible (sommes toutes assez rare) créait l'accident, qu'auriez vous à vous reprocher ? Qu'aurait-on à vous reprocher ?

Pour ma part, j'ai assumé en connaissance de cause et je continuerai à assumer (et endosser) la responsabilité d'emmener d'autres en montagne.

Soyez "omniprudents" et allez en montagne avec des "omniprudents", sinon partez seuls mais alors soyez "mégaomniprudents".

Un peu moralisateur le vieux, direz-vous. Mais, bon, je l'assume.

A bientôt
Gérard

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Mes deux petits sites en un Pyrénées, chemins de traverse et La Haute Randonnée Pyrénéenne (H.R.P.) à contre-courant

Bonjour,
Gérard, je partage à 100 % tes points de vues.
Et si accident et soucis judiciaires il devaient y avoir, (en faisant tout, comme tu en donnes le modus vivendi,
pour que celà n'arrive pas, par un comportement, de bon sens, "prudent, diligent, avisé", pour reprendre une formule usitée),
le "sachant" sera peut-être moins exposé à voir sa responsabilité (civile, pénale), engagée.
Une formule concise, et utilisée dans d'autres domaines d'activités, ... "justifications",
de ses actes, décisions ...
Bien sur, il reste la conscience, et là, pour ceux qui en ont un peu, on est parfois un peu isolé, dans ces situations.

entièrement d'accord avec toi.

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superfrog

Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort.

Bonjour Laurence,
Heureux de voir que nous avons au moins un point d'accord.