Petit retour d'expérience qui peut servir à tout le monde, randonneurs, grimpeurs, alpinistes...
J'ai eu l'occasion d'appeler les secours cet été (mon copain s'est cassé une côte lors d'une chute dans une voie en montagne à Chamonix), et ça s'est plutôt bien passé pour nous. Nous étions donc sur une aiguille, pas très loin de l'attaque heureusement. On est d'abord descendu en rappel puis j'ai assuré mon blessé dans du terrain bien pourri jusqu'en bas de la voie (car le téléphone, ça ne passe pas partout, et surtout, c'est mieux d'être sur du presque plat qu'en pleine paroi pour se faire secourir !). Bref, le premier truc auquel il faut penser, c'est ne pas aggraver la situation, donc redoubler de vigilance, donc, j'ai fait hyper gaffe. J'avoue, ça m'a fait du bien de retrouver (presque) le plancher des vaches (un plancher crevassé, certes, mais bon). Donc, on s'est retrouvé à un col à la frontière franco-suisse où il y avait du réseau pour appeler les secours (chance, ça captait ou pas à quelques mètres près !). Mon copain aurait sans doute pu descendre à pieds, mais ça aurait été dommage qu'il se perfore un organe en marchant ou qu'il se blesse encore plus en tombant dans une crevasse, ou qu'il ne soit pas capable de me sortir d'une crevasse... alors que les secours, c'est fait pour ça. Tout de même, vu qu'on était en Suisse, le fait qu'on soit assurés au CAF m'a enlevé pas mal de stress (en Suisse, les secours sont payants...). Mais c'est le PGHM de Chamonix que j'ai appelé. Etant donné que je suis très prévoyante, j'ai tous les numéros des secours montagne dans mon téléphone. J'aurais préféré qu'ils restent inutiles, mais quand même, j'ai été bien contente de tomber tout de suite sur un secouriste qui a tout de suite compris où j'étais et ce qui se passait. Le 112, je sais pas ce que ça donne. Surtout quand on est dans une vraie situation de détresse (là , on n'était pas franchement paniqués...) En tout cas, ça n'arrêtait pas de couper. Et moi de rappeler. Gagner du temps, ça m'a semblé utile (quoique mon blessé, pas très douillet, n'avait même pas l'air crédible en victime, il ne gémissait pas, ne se plaignait pas, n'hurlait mêma pas de douleur : il avait pourtant une vraie bosse sur une côte - y en a pas, normalement...) L'hélico est arrivé 10 minutes après. J'ai à peine eu le temps de tout bien ranger dans les sacs (vaut mieux bien ranger, ils sont treuillés) qu'il était là . Et moi, les bras en Y pour qu'il me voit bien. Ils nous ont embarqué tous les deux, mon blessé dans une barquette, puis moi au bout d'un treuil au-dessus du glacier. Et le secouriste qui voulait que je prenne des photos souvenirs ! (Mince, je venais de ranger l'appareil photo au fin fond du sac...) On a donc débarqué à l'hôpital de Chamonix. Arriver dans le hall d'entrée avec baudrier, casque, bonnet, veste... ça fait son petit effet. Et là , il vaut mieux avoir sur soi carte vitale et carte d'identité, sinon, la carte bancaire fait l'affaire pour avancer les frais. De toute façon, il faut toujours avoir sa carte bancaire sur soi ! Du forfait dans le téléphone et de la batterie (on en a passé du temps au téléphone, après...). Et la carte du CAF, qui nous bien été utile. Donc, en fait, c'est là , une fois que mon copain a eu fait la batterie d'examens et les radios, qu'on s'est retrouvés comme deux idiots devant l'hôpital de Chamonix en tenue presque hivernale par 35°, avec le camion en Suisse, à 80 km. Et le camion nous sert pour dormir aussi. Il y adonc toutes nos affaires dedans. Donc on se retrouve à Chamonix sans moyen de transport ni point de chute. Et l'heure tourne ! Très brièvement, on a pensé aller le chercher en transport en commun, puis non, on n'est pas maso. On a donc appelé le numéro de l'assurance qui se trouve sur la carte du CAF. Et là , ils se sont occupés de tout ! Parce que ça fait partie du contrat, d'aller chercher la voiture en cas de secours. Ils nous ont donc appelé un taxi qui nous a emmenés en Suisse. Des années que je cotise en me disant que les secours sont gratuits et que des fois je paie pour rien : ben non. Le soir, pour nous remettre de tout ça, nous sommes allés mangé au resto pour fêter l'anniversaire de mon copain. Il s'en souviendra longtemps !!!
Bonne fin d'été à tous !
_________________ On finit parfois par aimer de la neige et des pierres comme s'il y avait une âme sous les palais en ruine de la nature...(Russel) http://isadanslespyrenees.blogspot.com
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