Aude est venue passer 3 jours ds les PO, pour faire des couloirs; alors je lui ai concocté un petit programme sympa
La MTO a eu l'excellente idée de nous accompagner ces 3 jours, même si hier, le ciel s'est couvert de nuages moyens et élevés.
Mardi : Bony d'Envalira, couloir de gauche, PD, 200m.
Direction la station de Grau Roig sous un soleil printanier
On se gare sur le parking et une heure après on est au pied du cône de déjection du couloir du Bony, en suivant une véritable tranchée en guise de trace!!
Ce même couloir que Nico et moi avions tenté il y a qq mois, dans une MTO des plus mouvementées
Mais aujourd'hui, c'est grand bleu.
Le couloir est très sympa; un simple petit ressaut 55°/III avant la sortie, juste pour la mise en bouche,
et hop, hop, hop on est en haut
On remonte ensuite l'arête sommitale sur qq dizaines de mètres et on se pose au sommet.
Pas un souffle d'air; on va y lézarder plus d'une heure
On choisira de descendre , non pas par le couloir de droite mais par la face S du Bony, histoire de faire durer le plaisir.
On s'enfonce un peu et on teste les fonds de pantalon :
Ensuite retour parking par les pistes.
ça, c'était le jour 1.
Toutes les photos ici :
http://picasaweb.google.com/cambredase6 ... directlink
Jour 2 :
Carlit par le couloir Est, PD, 350m.
Toujours grand beau, on travaille la couleur
Le départ se fait du pla des Aveillans et c'est 4 km de piste qu'il nous faut remonter jusqu'aux Bones Orres; et c'est la que les griffes de mes raquettes choisissent de faire bande à part
( les rivets ont lâché)
Réparation de fortune et on continue, on verra bien!
Dans les montées, c'est pas trop gênant, mais ds les descentes, il y a mésentente entre mes pieds et les raquettes, chacun voulant partir ds des directions opposées
On mettra 1H30 pour rejoindre le véritable départ; c'est tracé de partout, dans tous les sens. On arrive au bout de 2 heures au pied du 1° petit couloir; on cramponne et on laisse les raquettes au pied des rochers; par endroits la neige est dure mais par d'autres, on s'enfonce et ça devient vite épuisant; heureusement, je refais surface ds le couloir
Aude a une pêche d'enfer ( ah, ces jeunes
)Dans le couloir on choisit de se relayer tous les 50 pas; la neige est dure malgré l'heure tardive.
Arrivées au sommet, seules au monde.
Une petite brise nous salue, bien timide mais nous quand même a remettre une petite laine; on est qd même à 2921m.On s'installe pour manger, non sans avoir flashé le paysage, magnifique.
L'hélico de la base passe nous faire un petit coucou, puis l'on repart non sans avoir jeté un oeil sur le couloir NW.
Spéciale dédicaces :
Pour Nico :
Pour Néthou ( les couloirs sur le serra de Xeminées)
Pour moi :
Pour Nico, Régine et moi :
et pour tous les amoureux des grands espaces :
On mettra 2 heures pour rejoindre les Bones Orres et encore 1 heure pour rallier la voiture. On arrive fourbues, mais super contentes avec 1350 m de D+ ds les pattes.
la suite des photos :
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Jour 3 : la cerise sur le gâteau
Le Bougnagas
Cette journée là sera mémorable; le Boubou, 3 fois Pierrot et moi avons dû annuler cause mauvais temps; ensuite avec Jean-Marc, Alain Nath e Aude, c'est le ressaut qui nous avait tenu en échec il y a 15 jours.
Aussi aujourd'hui, on était bien décidée, Aude et Moi,à en découdre
Durant la montée, on rencontre 3 skieurs qui nous disent abandonner leur projet de grimper le Vermi : trop d'accumulation ds le cône et un Eole fou furieux qui souffle sur les crêtes.
Ah, flûte voilà -t-y pas nos projets contrariés ?
On décide d'aller jusqu'au pied des couloirs; s'il faut, on se rabattra la grande Cheminée
Finalement, on s'équipe au pied du cône; effectivement y de la neige!!! et des vagues un peu partout; bigre il a dû s'en passer des choses ici
On arrive au pied du ressaut, et là stupeur : pas plus de neige que la dernière fois
ça s'annonce joyeux! la partie va être difficile
Rejoindre le 1° piton de Jean-Marc, posé par Alain, c'est déjà du sport
Ensuite une étroite vire déversante m'amène en butée au pied de la " cheminée" que Alain avait tenté de passer sans succès; mais je sais que le passage est à gauche.
Je pose une sangle sur un becquet; y a pas grand chose pour ancrer les piolets; c'est chaud; de vieux souvenirs me reviennent en mémoire, que je me hâte bien vite de chasser.
C'est tendu.Je parviens à sortir suffisamment de neige autour du becquet pour que la sangle morde profondément.
Bon, voilà , là c'est béton; je fais monter Aude jusqu'au 1° piton.Une fois qu'elle y est vachée, je continue. Je suis obligée de monter mes pieds un peu plus haut afin de saisir le becquet avec la main droite; ensuite ça se corse sérieux : le passage pour sortir est en dalles recouvertes d'une fine poudre et encore pas partout; Quasiment rien pour y mettre les crampons
qui raclent les dalles à la recherche d'une prise salutaire; je finis par dénicher une microscopique réglette, ce qui m'oblige à faire le grand écart.Je sais que mon pied gauche ne tient que sur qq mm des pointes avant( merci aux Sarken d'avoir les dents longues!). Je pèse dessus, ça tient; pas droit à l'erreur même si la corde est passée ds la sangle du becquet via une dégaine.
Je sens Aude qui retient son souffle, le mien est court!
Qu'est ce qu'on peut se sentir seule ds ces moments lÃ
J'allonge mon bras gauche, j'ai repéré une prise; mais à un moment donné il va bien falloir que je lâche la main droite; je sais que pdt une fraction de seconde tout ou presque tout va reposer sur mon crampon gauche. Je tire sur le bras gauche, monte mon pied droit ds la foulée et aussitôt remonte le gauche sur une prise plus sûre.Ca y est c'est gagné, le réta n'a pas été facile, je suis sur de la neige dure ; je pose une sangle, me vache et laisse éclater ma joie et mon soulagement; Aude en fait autant.En jetant un coup d'oeil ds le couloir qui maintenant s'offre à nous, je repère le 2° piton à 1 m de moi; j'assure Aude dessus et la fais monter; pas facile non plus pour elle; elle a moins d'allonge que moi, mais s'en tire très bien; bravo.
Quelle joie, quelle émotion, quelle fierté, même, d'être venue à bout de ce ressaut.
La suite n'est qu'une simple formalité dans une belle pente de neige dure, 55° max.
Ragaillardie par cette victoire on file vers la sortie que je laisse volontiers à Aude. On sort au soleil, avec la bise d'Eole à 50 km/h.
Un coup d'oeil sur les autres sorties : celle de l'Eclair est pire qu'avant : elle est chapeauté par une énorme corniche
Celle du Gigolo a un peu plus chargée; on ne s'attarde pas ds le vent; désescalade sur qq pas de la Grde Cheminée et finalement on décide de manger 20m en dessous, à l'abri du vent; on savoure notre repas qu'on a bien mérité.
Ensuite retour classique; le pla du cirque est sillonné dans tous les sens :
gare de triage du petit train jaune :
Et voilà , fin de 3 journées magnifiques dans une excellente ambiance, chargées de plein de souvenirs et d'émotion. Merci à Aude d'avoir tracé plus souvent qu'à son tour et pour la confiance qu'elle m'a témoigné dans les passages délicats
la suite des photos :
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Le Bougnagas est tombé... aux mains des filles