Bonjour à tous,
De retour de mon terrain de jeu favori, le massif du Canigou, je vous fais part de ce week merveilleux sur les pentes de la face Nord du Roc Negre.
Magnifique course qui me conduira au bout de l'isolement et de mes capacités physique, je ne suis pas près d'oublié ces splendides paysages et cette ambiance surréaliste dans laquelle je me suis plongé. Et moi qui pensé connaitre parfaitement le Canigou, il possède encore bien des surprises!
Départ samedi du refuge de Batère, il est 8h, le sac est très lourd
, mais le beau temps est de la partie. Je m'engage sur l'ancien sentier du tour du Canigou (versant Vallespir) via les Canals de Léca en direction du Faig (vallée du Riuferrer).
Sur le sentier du canal de Léca, cascade sur le ravin de Las Canals,
Sur ces flancs Sud du pic Gallinasse, il fait déjà très chaud. De plus, le sentier est en mode Ariègeoise
, pas toujours très facile de pouvoir le suivre, il y a quelque moments de flottement
Le sentier passe par là ...
2h plus tard, j'arrive enfin en vu de la vallée du Faig où coule furieusement le torrent du Riuferrer. C'est avec horreur que je devine la très longue montée (que je connais déjà ) qui m'attend entre les baraques du Faig et le Porteil de Léca
1000m de D+ en hors sentier dans le genêt et les pierriers.
Le Faig, au centre le porteil de Léca encore très loin...
Les baraques du Faig,
Au pied du mur!
La montée laissera des traces. Plus d'une fois je décide de faire demi-tour, mes jambes me lâchent, il fait très chaud. Mais, je ne sais pourquoi, je pousse toujours un peu plus loin, et au final j'arrive enfin sur l'épaulement de la vielle moraine Wurmienne à 2260m. De là , je peu alors observer la grosse bavante que je viens de faire, et de plus le porteille de Léca me semble désormais à porté de main.
Dans la montée bien rude,
Le Faig depuis la moraine 2260,
Le porteil de Léca se montre enfin depuis l'épaulement 2260 dis aussi le Plans du Canigou,
Cela fait déjà 5h de marche, la brume s'épaissi dans une atmosphère lourde et humide, les premiers gros névés sont enfin présent. Je décide de déjeuner ici, histoire de reprendre des forces avant la montée finale du porteil de Léca.
Porteil de Léca,
La neige est lourde mais portante. Dans la montée final, une très belle vue sur les "aiguilles du Très Vents",
Enfin je franchis le porteil, avec Eole!
La vue sur le Canigou est toujours aussi belle, avec moins de neige certes, mais c’est le Canigou!
Sur les flancs Nord des Gourgs du Cady, la neige est béton suite au regel de cette nuit, la descente serra bien expo entre de petites barres rocheuses.
Depuis le Porteil de Léca, le Canigou,
La déscente péteuse des Gourgs du Cady,
Dans les Gourgs, l'ambiance est sublime
pas un souffle de vent, la neige est dure, les formes adoucies avec la neige. Je suis seul ce jour à pour pouvoir profiter de ce merveilleux spectacle. Les lacs sont encore bien en glace, et pour un moment!
Les Gourgs du Cady,
La déscente depuis le porteil de Léca,
Estanyol 2430,
Je me dirige maintenant vers le col 2509 entre le Puig Sec et le Roc Negre. Se serra mon lieu de bivouac pour cette nuit. Pour cela, je traverse à flanc les Gourgs vers le NE pour rejoindre le petit couloir NW qui me montera doucement au col.
Dans la traversée des Gourgs, ma trace est toujours cette brume lourde,
Le couloir NW du col 2509 qui monte à droite. La neige est très lourde, alors je ne m'attarderai pas trop. Dans cette montée finale qui conclura cette journée d'approche de la face Nord du Roc Negre, la chaleur serra insupportable,
Enfin!
8h après mon départ du refuge de Batère, j'arrive au col. Je peu enfin observer la face Nord du Roc Negre et une bonne partie du couloir N, pour lequel, je viens de m'envoyer une approche monstrueuse!
Mais de toute beauté!
La face Nord du Roc Negre, et son couloir N qui par en oblique de gauche à droite,
La chaleur est insupportable à 2500m. Je décide de monter mon bivouac très vite au cas où un orage me rendrait visite... Je m'installe derrière une petite vague de neige pour me protéger du léger vent de NW durant la nuit.
Mon bivouac au col 2509, seul au monde avec la face Nord du Roc Negre,
Seul, la soirée est particulièrement longue. A partir de 17h30, je rentre dans la brume est avec elle, la température chute rapidement. Mais heureusement, j'avais prévu le matos pour me protéger du froid. La température ne cessera de tomber jusqu'au matin, surtouts après 00h ou le ciel s'éclaircira enfin.
La nuit serra particulièrement agréable, bien emmitoufler dans mon sac de couchage, j'arriverais même à dormir les 3/4 de la nuit, et de plus, à louper mon réveil de 6H30!
2h30 du matin, la Lune comme en plein jour!
7h, -5c°, ambiance glacial au réveil,
Au réveil, tout est recouvert de givre, la tente intérieur et extérieur, le sac de couchage... mais étrangement, je n'ais pas froid. Seul le fait de mettre mes chaussures gelées me rappellera à la dure réalité d'un matin d'hiver en montagne!
Mais heureusement, je suis en altitude, donc le soleil arrive très vite pour me réchauffer. Je plis donc rapidement mon camp de base, je recharge à fond mon sac à dos, et direction la face Nord du Roc Negre. Pour cela je descends la face Est du col 2509, la neige est béton, comme de la pierre, le regel est parfais!
Le Roc Negre et son antécime au petit matin,
Je traverse ensuite tous les cônes de déjection de la face N du Roc Negre pour rejoindre l'entré du couloir N. La neige porte vraiment bien, pas un bruit, pas un souffle de vent, la solitude est complète!
Au pied du cône de déjection, le couloir N,
La remontée du cône est particulièrement longue et pénible, il est interminable! La pente est relativement constante à 45°, la neige toujours béton.
Dans le cône, vu vers le bas,
La partie basse du couloir est tracé d'une large rigole que je décide de suivre, mais voila, la neige est encore plus dure à l'intérieur, et de plus elle se compose de petits murs raides à 60°. Alors je me réengage dans le vrai couloir rapidement!
A la fin du cône, le couloir se redresse à 50° constant. La neige béton est particulièrement pénible, les mollets chauffent!
Fin du cône, vue vers le haut,
Dans le couloir, l'ambiance est magique,
Depuis la face N, le Canigou veille toujours,
Après les 250m de ligne, la sortie est toute proche. Et là ! Fini le mythe de l'ouverture d'une nouvelle voie sur mon petit massif, une trace est présente!
Certes vielle, mais une trace!
Y aurai t'il donc un autre gars aussi fracassé que moi pour venir faire un couloir aussi perdu!
Et oui, je ne suis pas le seul à avoir eu envi de cette ligne que j'observais depuis pas mal d'années...
La sortie du couloir,
Depuis la sortie, le couloir,
La suite en mixte sur la crête W du Roc Negre,
Sommet du Roc Negre, dis aussi le Signal,
Il est 9h, je suis seul au sommet du Roc Negre. Pas de vents, un soleil généreux. La brume rentre du Sud. J'aurais mis 1h entre mon bivouac et le sommet, bien plus rapide que je ne le pensai. Je suis bien sur très fier d'avoir réalisé cette course que je reporte depuis près de deux mois à cause de la météo, mais enfin j'y suis arrivé!
Fatiguer, je descends par la Serra del Roc Negre plein E, via le pic du Gallinasse. Une très grande partie de la crête serra dans la brume, entre jour blanc, rocher et veille corniches, la prudence est de rigueur!
La Serre del Roc Negre,
Depuis le sommet du Roc Negre, le col 2509 de mon bivouac,
Sur la Serre,
Voila, une autre course qui risque de devenir mythique au même titre que la Durier!
Le genre de grosse course en solitaire qui vous marque autant physique que moralement, mais qu'elle plaisir de réalisé de si belles voies perdu en fond de vallée.
J'ais bien peur, compte tenu des températures, que se serra la dernière course en neige de la saison pour moi...
La suite de mes photos,
https://picasaweb.google.com/NicoAlpi/R ... 617042011#Et la p'tite vidéo,
http://www.youtube.com/watch?v=L9qXCLZFc6QA tout!