Bonjour,
C'est la rentrée
la montagne s'est éloignée pour quelques temps alors en attendant d'y retourner quelques souvenirs des dernières sorties.
Avec de grands massifs voisins comme celui des Posests et de l'Anéto, sans refuge gardé et avec un point culminant à "seulement" 2912 m ("seulement" pour la région
), le massif du Cotiella paraît un peu abandonné des visiteurs.
Donc départ le 1er jour en direction du refuge d'Armeña depuis un petit parking (vers 1070 m) un peu en dessous du village de Barbaruens qui n'offre pas vraiment de place.
Si on veut limiter la marche (une heure et demie de moins), il est possible de remonter la piste de Plan qui démarre au village sur 2 bons kilomètres puis prendre la bifurcation à gauche jusqu'à un petit parking au terminus. A ce moment, les 100 premiers mètres de dénivellée du chemin sont bien raides, bon début
... chemin qui continue, plus sage, en fôret (ombre appréciée après la piste) et qui même à un petit collet aux environs de 1900m. De ce collet on aperçoit le refuge un peu plus bas, mais pas si près que ça (le zoom, ça trompe...).
Il faut d'abord descendre de 50-60 m pour atteindre l'ibon d'Armeña puis remonter légèrement vers le refuge. Il y a une bonne quinzaine de places, une radio, une pharmacie premiers secours, grande table, enfin tout ce qu'il faut
Concernant l'eau, pas très présente dans ce massif à "tendance" karstique, le tuyau installé à 30 m du refuge est à sec... il faut se rendre à la fuente de Rianzès, à 5 min (se diriger vers le Barranco de Bilsé)
Vers les 19h30, le couple de catalans qui ira aussi au Cotiella le lendemain me vante le côté tranquille et peu fréquenté de l'endroit. Tranquilité qui ne dure que 15 min...jusqu'au moment d'entendre des enfants arrivants du lac d'Armeña.
Bon une famille.... non, 2 familles puisque 2,3,4 puis finalement 5 enfants arrivent, motivés (le plus petit n'a pas encore 4 ans et comme c'est sa 1ère sortie montagne, il court partout, comme les autres d'ailleurs, ils n'ont pas été forcés
)....les parents arriveront plus tard
, il faut bien porter de quoi nourrir tout ce monde.
La nuit sera un peu agitée. Pas par les enfants, mais plutôt par l'orage (de 4 à 6 heures du matin) et les lérots
qui vont piller bruyamment et sans aucune gêne les provisions de nos 2 familles.
Le lendemain, départ vers le cirque d'Armeña, avec un beau ciel bleu
Sur le début, suivant les cairns que l'on décide de suivre on peut finir par une indigestion de pierrier...
Il faut ensuite traverser une partie plus ou moins karstique avec trous, montées/descentes vers les 2200-2300, un peu ressemblant aux alentours du pic d'Anie.
(vue depuis le sommet)
A la sortie de cette zone, il faut continuer avec des éboulis bien bien raides (sur la fin) et croulants pour atteindre le col de Cotiella (2650).
A ce moment, il est possible de suivre la sente légèrement ascendante vers l'ouest en direction la colladeta (2705) et continuer en remonter l'arête ouest. C'est la voie normale. L'autre possibilité est de remonter l'arête sud-est (toujours versant ouest) depuis le col de Cotiella. Cet itinéraire est proprement cairné, du moins jusq'à une première cheminée, ensuite faîtes votre choix, vive les variantes et la profusion de cairns. Ce cheminement est plus pénible (risque de chute de pierre, rechercher le meilleur cheminement) et il faut mettre les mains (passages de II).
La voie normale est en bleu, photo prise depuis le Cotielleta.
Dans les 2 cas, arrivée au sommet à 2912 et l'on découvre qu'avec son placement très au sud la vue est vaste, du moins lorsque les nuages prennent des vacances...
Vers les plaines du sud-ouest (embalse de Mediano)
Vers l'ouest, au second plan, derrière la sierra de Chia, le massif de l'Aneto du pic d'Alba (à gauche) aux pics de Ballibierna (à droite).
Même avec les nuages, il reste encore le cirque d'Armeña
Au nord-ouest, on
devrait voir de Gavarnie jusqu'au Schrader. Noter le "plateau" gondolé
à traverser lorsqu'on arrive du collado Santa Isabel.
Et au nord-est ne pas oublier le massif des Posets, que l'orage de la nuit, lui, n'a pas oublié (tout le blanc est de la grêle)
A 11h, ces accumulations de grêles en 'coulées blanches' persistent.
Il est alors temps de descendre, d'abord au refuge puis à Barbaruens le lendemain, via le GR15 (nombreuses mûres sur la fin, quelques prunes sauvages...).
Sébastien