Salut !
Ne pouvant faire la hrp estival d'une traite, j'envisage quand même 9 jours début juillet d'Hendaye au Caillou de Soques en m'inspirant du tracé de la première hrp de Véron (crêtes d'Iparla...).
Je suis tombé par hasard sur le récit d'une traversée en 28 jours de 1974 d'un randonneur nommé Claude Teyssèdre, âgé de 29 ans à l'époque, qui a eu le privilège de rencontrer Véron en personne au refuge d'Ull de Ter. Ils ont même fait une étape ensemble le lendemain.
Extrait de l'étape 25 : Les Bouillouses - Refuge de l'Ull de Ter
"Je plonge bientôt à travers champs et prairies de Cerdagne, sautant des barrières, escaladant des murettes, perçant des haies. Je dois avoir l'air d'un type qui s'enfuit après un mauvais coup. Après avoir franchi forces obstacles, me revoici sur la D 29, en route vers Pont de Bou qui tarde à se montrer.
Un paysan me regarde passer d'un air intéressé. Il semble vouloir me parler mais je me contente de le saluer, n'ayant pris que trop de retard sur l'horaire. C'est alors qu'il m'interpelle gentiment pour me demander si je vais faire la vallée d'Eyne. Je lui réponds que je vais au refuge de l'Ull de Ter, tentant la traversée des Pyrénées. "Vous connaissez peut-être Georges Véron", ajoute t'il, "il mangeait hier soir chez moi, à Eyne". Je ne connais pas Véron, mais je lui dois d'être ici et je brûle de lui serrer la main. D'après mon interlocuteur, il serait dans un village espagnol : Très Casas. Je réalise qu'il s'agit de Setcasas où Catherine va partir tout à l'heure pour me rejoindre au refuge de l'Ull de Ter. L'incroyable chance va t'elle me sourire, au point de me faire rencontrer mon prestigieux prédécesseur dans ces montagnes ? J'en rêve (...)
Il y avait beaucoup trop de monde au village de Setcasas pour que Catherine ait pu reconnaître Véron. Dommage ! Mais elle a entendu parler de lui au refuge par de jeunes randonneurs et il serait dans les parages. Renseignement pris aussitôt, Véron serait en train d'escalader un pic et viendrait au refuge ce soir. Le temps passe à l'attendre !
Le moment du souper venu, nous entrons dans le refuge, où nos informateurs nous adressent un énergique quadragénaire barbu: C'est Georges Véron, qui, en quelques mots, est au courant de notre aventure. Il nous invite à manger avec lui, et le repas passe comme un rêve. C'est mon premier récit de l'aventure que je vis. Catherine participe aussi, ayant sa part d'éléments à apporter pour avoir tenté par trois fois cette traversée. Véron se montre un auditeur attentif et curieux, enchanté que son travail et sa réussite de 1968 aient inspiré cette splendide tentative de traversée. La performance physique l'impressionne également. Mais le clou de la soirée, c'est quand il me propose de m'accompagner le lendemain, et peut-être jusqu'à la Méditerranée, qu'il me rend toute proche.
La perspective de marcher aux côtés de ce célèbre montagnard m'emballe, d'autant plus que celà signifie la fin de l'incertitude sur l'itinéraire. J'imagine, qu'avec lui, je pourrais vaincre n'importe quelle difficulté. Même le Costabonne, avec ses orages brutaux, ne m'en impose plus ! Je me sens totalement en sécurité avec ce marcheur expérimenté, qui me servait de modèle.
C'est un lève tôt comme moi. Parfait ! Il me charge de le réveiller. Je m'endors tranquille, serein et Catherine aussi, me semble t'il."
Je me suis régalé à lire le récit :
http://momentsinfimes.pagesperso-orange.fr/Fil_1.htmlC'était un exploit à l'époque ! avec voiture suiveuse (4 L conduite par sa femme) pour le ravito.
Et pas d'appareil photo (donc pas de photos dommage...) car trop lourd, sans doute un des premiers MULs !!