Sortie réalisée du 19 au 21 mai.
Ma première sortie entre membres du forum où j'ai rencontré Samuel (Samol) et Sébastien (JeanJacques).
Vu qu'ils habitent pas à côté, le rdv est fixé à 21h à la maison du Parc au Plaa d'Aste. Avec un peu d'avance, nous commençons la marche à 21h avec pour objectif de se rapprocher le plus possible du Port de la Peyre Saint Martin pour raccourci au plus la journée du lendemain qui s'annonce rude. On fait connaissance et on rigole assez rapidement, le we s'annonce sympa.
On passe le Lac de Suyen puis le Pla du Labassa pour attaquer une montée pénible par les lacets. A l'approche des Lacs de Rémoulis on doit chausser les crampons rien de plus normal à 22h
. On franchit les deux lacs et la pente se redresse un peu. On part ensuite à la recherche de la Toue de Casterie, un abri, sans trop savoir à quoi il ressemble ni même ce que c'est. Vers 23h30 on atteint un la Toue qui est un abri fabriqué autour du énorme roche. Il y a de la neige dedans mais après avoir damé le sol,il y a largement de la place pour nous 3. Il est minuit, la nuit va être courte, le réveil de demain est prévu à 5h30.
Le lendemain, on sort de notre abri de fortune dans le brouillard, mais cela ne va pas durer.
On continue notre chemin en direction du Port de la Peyre Saint Martin où le soleil fait son apparition. Puis, nous plongeons en direction du refuge de Respumoso avec des traversées de Lacs gelés un peu hasardeuses. Tout autour, des pics tous plus pointus les un des autres
Une fois au refuge qui est juste au pied des Frondellas, nous remontons environ 200m dans les éboulis pour retrouver la neige. C'est le moment de choisir astucieusement notre itinéraire pour éviter des allers retours sur la crête. Nous décidons de commencer par la Frondella Central en passant le Contrefort Ledormeur. On se relaye pour faire la trace dans une neige assez mole où les plus lourds s'enfoncent.
On arrive au pied d'un couloir, dernier effort avant la Frondella Central qui se trouve juste à sa sortie.
Très beau panorama sur la crête qui nous attend, le vent souffle fort et il faut s'équiper et s'encorder pour la suite de l'aventure.
Dans l'ensemble l'arrête est assez facile jusqu'au Pico de la Frondella (3060m), la suite un peu plus pénible où l'on doit redescendre pour atteindre la Frondella Norte (3053m), d'ailleurs je ne me rappelle même pas y être passé !
Du Pic, nous redescendons à nouveau pour atteindre la brèche Cadier, où se dresse l'Aiguille Cadier bien défendu par un couloir de neige peu rassurant. Nous choisissons plutôt le rocher pour y grimper.
Au sommet de l'Agua Cadier (3014m) nous tenons à peine à 3, la vue reste toujours aussi splendide avec une l'arrête de Costerillou et du Diable toujours aussi déchiquetée.
Nous redescendons jusqu'à une antécime où nous réalisons un rappel de 25m pour rejoindre le couloir de la brèche Cadier.
Nous descendons le couloir pour arriver sur la VN du Balaitous. On se repose un peu, il est 16h est on doit prendre une décision importante. Monte t'on au Balaitous pour y bivouaquer, où est ce que l'on redescend à Respumoso pour envisager autre chose demain. Au final, Sébastien arrive à nous convaincre, nous rallongeons un peu la pause histoire de prendre des forces pour les 400m de d+ qui nous restent pour le sommet.
On repart est devant nous se dresse le vertical couloir de la Brèche Latour, heureusement du monde est passé, il y aura de nombreuses traces.
On se lance donc dans la brèche, Sébastien grimpe très vite et un gros écart se forme, de notre côté Samuel et moi montons à notre rythme, la fatigue se fait ressentir.
La sortie de la brèche est un peu délicate, on s'attache aux barres de fer et Sébastien parti devant assure le pas d'escalade pour s’élever au-dessus de la brèche.
Il ne reste plus que l'arrête sommitale bien tracé pour enfin atteindre le sommet du Balaitous (3144m) en 1h30 depuis la pause, ce qui n'est pas si mal.
Au sommet, on ne sait pas trop où donner de la tête, des sommets tous aussi mythique les uns des autres nous entourent, l'Ossau, les très longues chaînes de la Pena Telera, la Collarada, Tendenera puis les plus hauts sommets du 65, un régal !
Nous redescendons sur une antécime pour planter la tente dans un endroit un peu moins venté et se mettre rapidement au chaud avec en toile de fond le massif du Vignemale.
Il commence à faire chaud dans les tentes et on peut commencer à se reposer, au fur et à mesure que la nuit tombe on entrouve de temps en temps la tente histoire de prendre des photos, mais on est bien au chaud ! La vallée est sous les nuages et les montagnes prennent peu à peu de belles couleurs.
Après une nuit réparatrice, on se lève en même temps que le soleil, il est assez dur de mettre les chaussures toutes gelées.
Le soleil se lève tout proche du Pic du Midi.
Petit à petit, le soleil nous offre une lumière assez particulière avec des sortes d'arc en ciel autour.
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Il est temps de redescendre par la brèche Latour, une fois sur place nous descendons en rappel le pas délicat passé la vieille.
De même nous nous apprêtons à descendre une partie du couloir en rappel. Mais une cordée de 4 personnes véritablement tractée par leur guide nous fait attendre un peu. Une fois passé on se lance jusqu'à atteindre des barres métalliques.
On assiste là à un spectacle assez comique : un couple monte dans le couloir, et la femme à un technique très particulière pour utiliser son piolet ou plutôt son épée qu'elle tient par les deux mains et plante énergiquement dans la neige pour s'appuyer dessus.
Après qu'ils soient passés, on continue la descente de la brèche pour revenir à Respumoso
Puis nous remontons au Port de la Peyre Saint Martin où nous laissons nos sacs pour terminer par le Pic de Cambalès. Seb par devant pour faire la trace, merci à lui, sur le moment je n'avais pas vraiment la forme.
Nous arrivons au sommet en un peu moins d'1h30 non stop sans pouvoir boire, une bavante !
La descente est plus rapide, est la neige permet de couper tout droit dans la pente. Chacun sa technique pour glisser avec les crampons, certains y vont en ramasse, j'opte pour le pas du patineur qui s'avère super efficace sur cette neige.
Retour au Port pour redescendre la vallée où la chaleur se fait ressentir.
Au Lac de Suyen, baignade pour certain.
On rentre ensuite à la voiture après un long we de crapahute.
Au total pas moins de 55km et 3000 de d+ 6 sommets dont 5 3000m.
Mais avant tout une super rencontre avec de sacrés montagnards qui ont la caisse.
Cette sortie était une reprise pour moi après deux mois de blessure, je suis plutôt content, l'été s'annonce prometteur.