Bonjour Jack,
Je ne suis pas loin de penser comme toi pour ce qui concerne les limites du "dépassement de soi" qui frisent parfois l'inconscience et même le ridicule, en montagne comme ailleurs (moto, plongée, aviation, sans compter les "Fangios" de la route!).
Mais personnellement, j'ai trouvé que le film insistait justement sur la description minutieuse et sans concession d'un état de survie où le corps perd peu à peu ses repères et où le cerveau ne commande plus rien. Il réussit, pas trop mal à mon avis, à montrer cette humilité extrême où l'aventure s'efface devant la réalité terrifiante d'une mort certaine. Le sentiment d'abandon, l'appel désespéré allant jusqu'à l'imploration de la mère, la déchéance, le sentiment de culpabilité des "survivants" sont à mon sens traités avec sincérité, et je n'y vois pas particulièrement d'apologie de l'exploit.
J'ai été davantage déçu par la forme du film et par la reconstitution par des images spectaculaires un peu "clinquantes" (avec probablement de gros moyens techniques). J'aurais préféré un peu plus de sobriété dans les images, genre photos d'époque ou esquisses, interview des proches, rencontre avec des Péruviens ou des secouristes etc...Mais le genre ("docufilm") ne permet sans doute pas ces libertés de réalisation
En tous cas, le film ne laisse pas indifférent et permet plusieurs "lectures", c'est déjà , quelque part, une réussite.