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MessagePosté: 29 Jan 2021 11:30 
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La Hillette- Marc-Mounicou
par les ports de Couillac et de l’Artigue
« La nuit glacée, trouée de multiples étoiles, m'accueille et me délivre de mes fantômes. La pointe de la Rabassière et le port de Couillac seront mes prochains repères. Je monte à leur rencontre dans un terrain tourmenté. L'aube vient m'aider à gravir ces pentes rocheuses clairsemées d'herbe. Voici la pointe de la Rabassière que je laisse à ma gauche pour franchir la crête à droite du port de Couillac. Les lacs espagnols reflètent un ciel sans nuage. Leurs éclairs d'azur souriants contrastent avec le relief détritique qui les entoure. La descente malmène mes jambes et mes pieds endoloris. J'admire, quand même, le bleu profond et velouté du lac Romédo inférieur qui s'étire à l'ombre des montagnes. Au bout de ma descente, le regard bleu d'un petit lac mangé par la prairie s'est éteint.
Je fais le point soigneusement pour repérer le port de l'Artigue, car si Véron dit qu'il n'est pas évident, il ne doit pas l'être ! La montée sur un terrain toujours aussi raboteux s'avère pénible. Je suis en nage sous un soleil qui prend de plus en plus d'assurance. La crête recule sans cesse ses promesses. Enfin, voilà le pic Salibary, au pied duquel je trouve une brêche avec une voie de descente chaotique. Pauvres pieds ! J'espère un sentier, même moins lisse que ceux du Parc National des Pyrénées. Sentiers, délivrez moi de ces interminables pierriers ! »

La rude et minérale montagne ariégeoise n’est pas faite pour les pieds tendres. La marche sur éboulis réclame toujours de l’attention, un équilibre dynamique et une certaine sûreté de pied, faute de quoi elle se transforme en insupportable corvée. Encore faut-il préciser qu’il existe une infinie variété d’éboulis qui ne se franchissent pas de la même manière. Ici, ce ne sont pas les fins pierriers ruisselants du col d’Escoueste qui vous descendent comme un ascenseur, mais des blocs assez stables, très irréguliers, parfois envahis de rhododendrons, as des croche-pattes. Pourtant, il est plaisant de se jouer de ces multiples pièges, en enchaînant les pas, en voyant le fascinant travail des chevilles et des pieds.
Enfin, pour le bonheur du coeur, l’Ariège offre quantité de petits lacs naturels, qui sont de vrais bijoux enchâssés dans leur cadre sauvage.


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MessagePosté: 30 Jan 2021 12:13 
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Mounicou – El Serrat
par le port de Rat

Cette variante d’étape, à l’époque recommandée à contre coeur par Georges Véron, en cas de mauvais temps seulement, visait à compenser temporairement le sous-équipement de l’itinéraire passant par l’étang Fourcat. Pour le père de la HRP, ce parcours n’était pas assez montagnard et, vice rédhibitoire, empruntait longuement une piste destinée à devenir route internationale. Or, s’il savait se montrer diplomate, le grand sarthois n’était pas pour autant un robinet d’eau tiède : « Une route n’a jamais permis de découvrir une montagne, mais ce que fut une montagne. » écrivait-il dans la revue du CAF.
Pour ma part, je ne regretterai pas la disparition de cette variante parcourue à deux reprises, malgré quelques souvenirs enchanteurs glanés en cours de route.
« C’est peut-être quand on s’y attend le moins que le paysage vous saisit le plus profondément. En tout cas, j’ai été surpris par la beauté du lac de la haute vallée de Soulcem, si harmonieusement enchâssé dans son site verdoyant, si magnifiquement étalé sous le regard sévère des montagnes. Surpris et comblé, car même le déversoir en béton est d’une pureté de ligne à souligner l’ensemble. Je rêve d’une planète harmonieuse où comme ici l’homme atténue et embellit ses traces. Qui pourrait apprécier ce calme infini des lieux, cet apaisement de l’être, cette éternité palpable, dans le bruit, la cohue, la vaniteuse affirmation de nos petites dimensions ? En ces minutes de recueillement et d’intense contemplation, j’accède à un au-delà que pourrait être un paradis partagé …
Mais le sentier attendu réclame plus d’attention, disperse les bourgeons de la méditation, pour m’emporter ailleurs, vers la porte de l’Andorre, où la fournaise se prépare, ou l’or blanc a frappé ses marques indélébiles au flanc de la montagne méprisée. Ce sentier grimpant au port du Rat ne perd pas de temps en lacets inutiles. Rapidement, j’atteins ce col de plus de 2500 mètres d’altitude, que routes et pistes ont beaucoup rabaissé. Seul un pierrier pentu, dominant les vastes croupes herbeuses andorranes, marque encore son ancienne majesté. Des bruits de moteurs remplacent les cris des choucas et des corneilles. Le goudron livre ses fournées de touristes sans âge, aux yeux bavards, qui s’agglutinent, envahissent les prairies, dérangent les troupeaux.
S’écarter, s’enfuir, retrouver la paix!
... je n’oublierai pas de sitôt l’incroyable audace d’un iris mauve, venu d’on ne sait où, chantant tout seul dans la pierraille du bas-côté. Splendide note fraîche frappée au coeur, poignante solitude, et merveilleux présent de la nature ! »

Ma façon de présenter les touristes peut apparaître méprisante, condescendante, mais c’est ainsi que j’ai vécu leurs cris, leurs agitations, leurs moteurs, qui désacralisaient les lieux, ruinaient l’ambiance montagnarde. A leur façon, peut-être fuyaient-ils aussi la quotidienneté morose d’une société injuste, emballée et pesante, que malgré eux ils reproduisaient ici.


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MessagePosté: 30 Jan 2021 17:36 
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:hello: :hello:


Bourdon a écrit:

Ma façon de présenter les touristes peut apparaître méprisante, condescendante, mais c’est ainsi que j’ai vécu leurs cris, leurs agitations, leurs moteurs, qui désacralisaient les lieux, ruinaient l’ambiance montagnarde. A leur façon, peut-être fuyaient-ils aussi la quotidienneté morose d’une société injuste, emballée et pesante, que malgré eux ils reproduisaient ici.


j'ai été à Arcalis il n'y a pas longtemps cet été...
comment dire....
ça c'est arrangé....pour les moteurs :diable:
la route est interdite à la circulation au dessus de la station...à certaines heures.... :super:
seulement... :-/
c'est pour obliger les gens à prendre les moyens mécaniques pour les amener....
bien haut au niveau de la crête frontière...

c'est bizarre comme l'étape normale qui conduit au refuge de l'Etang Fourcat peut paraître calme à coté de ça... :mrgreen:
et que dire de la suivante qui conduit à l'étang de Soulanet :mdr3:
(à part le port de siguer où on voit du monde...)


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MessagePosté: 30 Jan 2021 19:14 
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dinosaure a écrit:
:
c'est bizarre comme l'étape normale qui conduit au refuge de l'Etang Fourcat peut paraître calme à coté de ça...
et que dire de la suivante qui conduit à l'étang de Soulanet
(à part le port de siguer où on voit du monde...)

Celà me donne tellement envie, que je réserverai bien un week-end fin Juin pour y goûter, si ma carcasse veut bien m'accompagner.


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MessagePosté: 30 Jan 2021 19:35 
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Bourdon a écrit:
dinosaure a écrit:
:
c'est bizarre comme l'étape normale qui conduit au refuge de l'Etang Fourcat peut paraître calme à coté de ça...
et que dire de la suivante qui conduit à l'étang de Soulanet
(à part le port de siguer où on voit du monde...)

Celà me donne tellement envie, que je réserverai bien un week-end fin Juin pour y goûter, si ma carcasse veut bien m'accompagner.

:hello: :hello:
il a fallu qu'on s'y reprenne à deux fois...à 7 ans d'intervalle quand même...

viewtopic.php?f=2&t=13626&p=116926&hilit=soulanet#p116926

mais bon...au final...


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MessagePosté: 31 Jan 2021 11:48 
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El Serrat – Camping d’Incles
Par le col de la Mine
Cette variante andoranne permettait à l’époque un contact avec le véhicule ravitailleur, par la petite route desservant le terrain de camping, alors sur-fréquenté.
Quelques notes de 1974 illustrent le poids de la recherche de l’itinéraire pour un navigateur inexpérimenté. Rétrospectivement, l’éclairage de Dino m’enlève tout scrupule de ne pas m’être engagé dans le parcours Etang Fourcat, Etang de Soulanet. Les Pyrénées Ariégeoises m’auraient coincé ou pire !
« L'itinéraire se déroule dans un paysage d'herbages fanés et de maigres forêts, puis le terrain devient désertique en approchant du col de la Mine. Mais s'agit-il de lui ? J'ai suivi scrupuleusement toutes les indications de Georges Véron, j'ai marché sans trop de haltes, je me suis dépensé, je me suis appliqué, et je me surprends à prier silencieusement pour qu'il y ait une petite murette de pierre à ce col. La montagne est trop immense, je suis fatigué de m'égarer, j'estime mériter de ne pas m'être perdu cette fois ci. Il n'y a pas de murette de pierre au col ! Moralement, je m'effondre, je ne comprends plus, je me sens brisé. J'avance quand même, comme un automate pour m'asseoir. Quelques mètres en contrebas, la murette surgit. La joie s'engouffre dans tout mon être figé. Immense soulagement ! Je murmure merci, merci, sans savoir à qui je m'adresse. En quelques instants, je découvre l'instinct de la prière païenne et le sens de la gratitude cosmique. Paralysé extérieurement, je suis intérieurement bouleversé par ces puissantes émotions et ne sais pas manifester cette joie sauvage, inconnue, qui m'a totalement envahi. J'écoute en moi son bruit retentissant.
...
J'arrive à la crête, d'où j'aperçois, à l'horizon, d'énormes pylônes colorés. Si je suis sur le bon itinéraire, il me faut descendre vers l'Est pour apercevoir un petit lac. Je descends donc dans cette direction en m'aidant de la boussole, mais avec l'impression tenace d'aller vers l'Ouest. C'est même une intime conviction que la position du soleil ne parvient pas à ébranler. Et pas de lac, toujours pas de lac ! Mais si ! Le voilà ! Un pêcheur montagnard me regarde approcher. Je m'efforce de maitriser mon émotion en lui demandant où se trouve Inclès. Il me répond que je suis presque arrivé. Ouf, quelle détente ! Il me demande d'où je viens, d'autant plus intéressé qu'il se propose d'effectuer cette traversée l'an prochain avec des amis. Nous parlons traversée, problèmes de pieds, itinéraire du lendemain. Il me montre sur le terrain le départ de la prochaine étape, ce qui m'intéresse au plus haut point. Alors que je déborde de reconnaissance pour cet inconnu, ce dernier me demande la permission de me photographier en souvenir de cette rencontre, qu'il espérait un peu. j'accepte volontiers et lui demande de m'envoyer le double de cette première photo de ma traversée. Il s'étonne que je n'ai pas photographié cette aventure, mais promets de m'envoyer l'image, en notant mentalement mon nom et mon adresse puisqu'il n'a rien pour écrire. J'explique ma peur de m'alourdir, ma volonté de m'alléger au maximum pour mettre toutes les chances de réussite de mon côté... »
La photo prise par ce montagnard inconnu me sera effectivement envoyée et montrera que le volume de mon sac en fin d’étape ne peut pas me faire classer dans les Muls. Bien que bénéficiant de l’immense service d’une voiture ravitailleuse, transportant vivres, matériel de couchage, vêtements et chaussures de rechange, je portais toujours, au cours des longues étapes, de quoi m’assurer, bivouaquer, me changer, me nourrir durant 48 heures, en cas d’accident. Porter un appareil photo ne m’aurait pas beaucoup alourdi mais photographier si ! Créer une image, prend du temps, mais surtout, en imposant ses contraintes particulières, sépare de la montagne, détruit l’osmose subtile qui s’est installée silencieusement chez le marcheur.
Un an plus tard, ce pêcheur solitaire remerciera chaudement Georges Véron, après avoir traversé les Pyrénées en 26 jours, accompagné de trois amis, dont Simone Gleizes, première féminine. Il s’agit de Guy Pistre, professeur à Valras-Plage, qui a publié, sous forme d’une plaquette de 36 pages, le passionnant récit de cette extraordinaire traversée collective.


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MessagePosté: 01 Fév 2021 09:20 
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Camping d’Inclés – Col du Puymorens
par le port d’Invalira et le Pas-de-la-Case
Cette 36ème étape ne manquerait pas de charme, épurée de son passage au Pas-de-la-Case, hideuse concentration de magasins au coeur d’une montagne splendide, qui casse l’ambiance de la haute randonnée aussi sûrement qu’un pet de cheval au cours d’une figure de haute école.
Echos 1989
« Reprise de la marche. La chaleur étendant sa chape de plomb, je dois utiliser ma vitesse rampante pour ne pas étouffer dans la pente très redressée. La marche d’endurance est oeuvre de patience ! L’arrivée à la crête constitue souvent un moment fort, un événement pour le regard, une détente pour le corps. Marcher entre terre et ciel, dans l’air des cimes, permet de s’enivrer de rêve et de paysage, d’oublier ses nombreuses pesanteurs. La distance qu’il reste à couvrir est considérable, mais l’élégance de la trajectoire aère cette longue marche, du moins jusqu’au Port d’Invalira.
Pic Ortafa, puis Mata, les sentiers de crête, par beau temps, sont souvent euphorisants par les paysages qu’ils révèlent et renouvellent, par les courants d’air qui les rafraîchissent, par le soulignement de la progression qu’ils opèrent.
Avant d’atteindre le port d’Invalira, j’oblique à gauche et plonge tout droit vers l’enfer commercial.
La montagne héberge trop d’automobiles, de goudron, de touristes avides de bonnes affaires. La petite ville du Pas-de-la-Case pue le fric, les petites envies, l’esbroufe. A quatre pattes s’il le fallait, j’en partirai pour respirer ailleurs.
Ailleurs, la montagne sert de plage à quelques demoiselles en mal de bronzage, que mon passage d’ours mal léché inquiète un instant. Par contre, je suscite l’admiration envahissante d’un grand troupeau de bovidés, qui fond sur moi à toute vitesse. Heureusement, mon bâton menaçant parvient à réfréner leur enthousiasme. »


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MessagePosté: 01 Fév 2021 10:43 
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Bourdon a écrit:
Pic Ortafa, puis Mata, les sentiers de crête, par beau temps, sont souvent euphorisants par les paysages qu’ils révèlent et renouvellent, par les courants d’air qui les rafraîchissent, par le soulignement de la progression qu’ils opèrent.
Avant d’atteindre le port d’Invalira, j’oblique à gauche et plonge tout droit vers l’enfer commercial.
La montagne héberge trop d’automobiles, de goudron, de touristes avides de bonnes affaires.

:hello: :hello:
je n'y suis pas passé l'été... ;)
mais ça m'a l'air bucolique :mrgreen:
par rapport à l'hiver...

comme des bleus....on a été y faire un tour tôt depuis le port d'envalira...jusqu'au cap del port...
sans réfléchir deux secondes...c'est une fois bien engagés...qu'on a compris...

c'est le "paradis" des motos neige.....bonjour l'ambiance....le bruit...l'odeur... :rougefaché: :rougefaché: :rougefaché:

un grand nombre n'ont pas été trop loin...2 ou 3 ont progressés plus avant...
et un seul nous a médusé par les pentes dans lesquelles il a été se mettre...
la puissance de ces engins est diabolique...
et le risque de partir avec une coulée...il l'a poussé loin...le gars... 8|

On s'est juré qu'on ne nous y reprendrais plus...mais d'un autre coté...comme consolation...on s'est dit qu'il fallait au moins vivre ça une seule fois...dans sa vie pour en prendre vraiment conscience....


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MessagePosté: 01 Fév 2021 11:55 
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Etant Catalan et "ancien" aussi , j'ai vu ce qu'est devenu ce secteur des Pyrénées depuis les années 60 :| :| :|

Bon , c'est là , c'est comme ça et j'arrive à y trouver des avantages :

ils sont bien là , il ne faut pas qu'ils s'"exportent" ailleurs !

Car , c'est bien là le paradoxe andorran , hormis la zone GRAN VALIRA hiver/été ou bien PAL/ARCALIS l'hiver ...le reste de la montagne est resté propre et assez peu fréquenté dans l'ensemble , non ?

Etant plus "rando-pêche" que pur randonneur en été , j'ai même subi en FRANCE , hors la loi donc , des groupes de mecs en motos/enduros dans cette même zone et je les ai déjà maudits jusqu'à leur 5 eme génération...du coup , j'en vois aussi beaucoup moins et Heureusement !


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MessagePosté: 01 Fév 2021 18:54 
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coll roig a écrit:

Car , c'est bien là le paradoxe andorran , hormis la zone GRAN VALIRA hiver/été ou bien PAL/ARCALIS l'hiver ...le reste de la montagne est resté propre et assez peu fréquenté dans l'ensemble , non ?

:hello: :hello:
quelques motos au dessus d' Arinsal...
pour Pal le cap de cubil est un spot de VTT avec un télésiège qui ne désemplit pas 8|
ça c'était pour cet été..
pas loin de là à Os de civis qui est en espagne mais avec un accès par l'andorre...
tu vas trouver des buggys...
Au sud...la station de ski nordique de la Rabassa est en été bourrés de 4X4 qui ne partent pas vers l'espagne par une piste qui leur tend les bras mais où on leur promet 300 euros d'amende...donc ils vont tous vers Claror...

et au siècle dernier on s'était pris un savon en descendant d'une longue virée.. parce qu'on traversait la route du col d'ordino qui était fermée à la circulation pour que les concurrents d'une course de voiture du lendemain puisse s'entrainer...
mais après ce tour de l'andorre motorisée :-/
je te rejoins sur le fait que quand tu remontes le val de madriu jusqu'au pla de l'ingla et même plus haut...
tu te demandes ce qui t'arrive...tu ne comprends pas :mrgreen: :mrgreen:
c'est joli...et c'est calme !


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MessagePosté: 01 Fév 2021 19:20 
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dinosaure a écrit:
un grand nombre n'ont pas été trop loin...2 ou 3 ont progressés plus avant...
et un seul nous a médusé par les pentes dans lesquelles il a été se mettre...
la puissance de ces engins est diabolique...
et le risque de partir avec une coulée...il l'a poussé loin...le gars...

:hello: Les montagnards n'ont pas le monopole de l'audace ni de l'inconscience ! Mais entre les mains des secours en montagne, ces engins sont fabuleux. A l'époque, par mauvais temps, il fallait damer à skis le trajet d'évacuation des blessés, parfois sur des kilomètres. Et quand le sauvetage prenait plus de 15 jours, le travail se répétait tous les jours. Comme outils de loisirs, compte tenu de l'état de la planète, on peut espérer les voir disparaître.


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MessagePosté: 01 Fév 2021 20:11 
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coll roig a écrit:
Bon , c'est là , c'est comme ça et j'arrive à y trouver des avantages :
ils sont bien là , il ne faut pas qu'ils s'"exportent" ailleurs !

:hello: J'ai aussi beaucoup misé sur l'esprit grégaire du plus grand nombre de visiteurs pour espérer profiter de paix ailleurs et c'est vrai qu'en renonçant à des sites célèbres on peut trouver de nombreux paradis dans les Pyrénées. Mais l'explosion de la randonnée confisque toujours plus d'espace et cette sur-fréquentation transforme les conditions de vie en montagne.
Ayant fait l'erreur de vouloir monter aux lacs d'Ayous depuis le Pont d'Espagne, sans vérifier le jour, je suis tombé de la lune. Où cinq voitures auraient été à l'étroit, le parking contenait plusieurs autobus de 54 places en plus des automobiles. Nous étions le 15 Août ! J'ai voulu savoir ce que serait la montée vers les lacs à près d'un millier de promeneurs. C'est terrible ! Pas question de se saluer, vu le nombre, ni de s'excuser pour doubler sous peine de répéter "Pardon" jusqu'au vertige, ni de soutenir un rythme en raison des bouchons de tous les essoufflés, ni d'écouter le chant d'un torrent à cause des conversations... bref, quand on arrive au lac, il n'y a plus de lac, mais un centre de loisirs. Et, ce jour là, je faisais partie du surnombre, avec l'envie de ne plus remettre les pieds dans les Pyrénées !


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MessagePosté: 02 Fév 2021 09:35 
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Col du Puymorens – Les Bouillouses
par le pic Carlit

Cette 37ème étape de la HRP est recommandée par Georges Véron par beau temps, à condition d’être peu chargé. La montée du Carlit par un couloir d’éboulis très raide qui se termine au col par une cheminée redressée exigeant l’utilisation des mains, est plus pénible que difficile techniquement, mais toujours spectaculaire avec ses vues perspectives sur le grand lac artificiel du Lanous, l’étang des Fourrats, les montagnes alentours. A partir du col, le parcours de l’arête jusqu’au sommet du pic offre un immense panorama minéral, forestier, et lacustre qui s’étend jusqu’à la Méditerranée. Malheureusement, l’été, il est rare que les lieux ne soient pas surpeuplés. Gravir ce couloir en hiver, en bonnes conditions de neige, aurait fière allure !

Quelques notes d’époque pour illustrer cette entrée splendide dans les Pyrénées Orientales.

« Me voici enfin au pied du couloir très pentu qui rejoint directement l’arête du Carlit. Je m’applique à ne pas rater un seul pas, malgré la pente et la pierraille, pour racheter un peu mon cafouillage passé. La tête exige une trajectoire pure et les jambes obéissent dans la dure grimpée ! Quand j’y parviens, le sommet s’est déjà couvert de visiteurs venus du lac des Bouillouses. Ma halte sera brève, malgré l’infinité des perles bleues et vertes semées à mes pieds par les eaux captives, qui égaient ces grandes étendues brûlées de soleil. La priorité cédée aux randonneurs montants hache et ralentit ma descente. La voie est trop encombrée pour cultiver les résonances du paysage, mais, de temps à autre, tel ou tel lac magnifiquement serti dans son écrin de verdure m’impose son charme. »

Georges Véron, à propos des Pyrénées du Costabonne à la Méditerrannée, avertit : « Ces dernières étapes seront appréciées à leur juste valeur hors de la fournaise de l’été. »  Je découvre que le soleil ici aussi, parfois il exagère !


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MessagePosté: 03 Fév 2021 09:24 
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Les Bouillouses – Eyne
par Font-Romeu

Cette étape est particulièrement variée, souvent surprenante. Tourner le dos à l’hôtel Bones Hores, tête de pont de la conquête touristique du massif du Carlit, est plutôt agréable, visiter les étangs Racou, Long et Noir serait bucolique sans les moustiques locaux, amateurs de bipèdes jusqu’aux environs du lac de Pradeilles, où l’espace mieux ventilé semble les décourager. Parvenu à Belvédère 2000, le regard s’envole vers le royal Canigou, la Cerdagne et plus loin encore. Sans l’inquiétude taraudante à propos de l’itinéraire, l’ambiance forestière entourant la descente vers Font-Romeu serait charmante. Or, depuis le matin, je cumule les erreurs de navigation en montagne, en forêt, en ville, à la campagne, ainsi que les retards et les contrariétés qui vont avec.
« Enfin Font-Romeu ! Je m'empêtre dans ses rues compliquées dont je n'arrive pas à m'échapper. Un boulanger, qui prépare sa tournée, me délivre de cette ville tentaculaire. Me voici sur la route départementale 29, découvrant le gigantesque four solaire. Je plonge bientôt à travers champs et prairies de Cerdagne, sautant des barrières, escaladant des murettes, perçant des haies. Je dois avoir l'air d'un type qui s'enfuit après un mauvais coup. Après avoir franchi forces obstacles, me revoici sur la D 29, en route vers Pont de Bou qui tarde à se montrer. »
Après bien des péripéties, j’approche de Pont-de-Bou lorsque, surprise majuscule, je croise un paysan qui me regarde curieusement et semble vouloir me parler. Enfermé dans mon inquiétude et mon agaçement, je le salue brièvement mais bute sur sa question aimablement posée :  « Vous allez faire la vallée d’Eyne ? ». Je m’entends répondre « Je vais au refuge de l’Ull de Ter ! » puis réalisant ma sécheresse devant cette gentillesse personnifiée, j’ajoute pour m’excuser, « j’essaie de traverser les Pyrénées. » Où je m’attendais à recevoir en retour un « Ah, bon ! sceptique » ou un « Bon courage ! » d’adieu, sa question me cueille par surprise :  « Vous connaissez peut-être Georges Véron ? Et d’ajouter « il mangeait hier soir chez moi à Eyne. » Si je connais Georges Véron ? Non ! Mais cela fait trois ans qu’il est au coeur de tous nos jours de congés avec sa Haute Randonnée Pyrénéenne ! Le savoir dans les parages volatilise mes soucis d’horaire. D’après mon interlocuteur, le grand sarthois serait dans un village andorran dont je comprends mal le nom. Peu de chances de le croiser à l’improviste dans ces montagnes immenses, mais sait-on jamais… Ce serait extraordinaire de pouvoir le remercier de vive voix, de lui serrer la main en vrai. Je lui dois d’être là, d’avoir vécu tant d’émotions, surmonté d’inoubliables épreuves. Cette fin d’étape est noyée de gratitude pour mon guide inconnu, mon aîné prestigieux.


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MessagePosté: 03 Fév 2021 09:34 
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Inscription: 27 Déc 2011 10:49
Messages: 1318
Localisation: Carcassonne/Le Soler
Toujours aussi passionnant.
On a hâte de savoir si la rencontre a bien eu lieu, au hasard d'un paysan ou d'un sentier.

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Ludovic
^___^
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cyril

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rokad

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elizabeth

21

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Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. 100 SOMMETS DIVERS AUTEURS (VERON AUDOUBERT RECORD and Co)

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dinosaure

31

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Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. recherche liste des 100 sommets Véron 1ère édition

dinosaure

7

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30 Sep 2009 16:21

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