Pour moi :
en gros pareil que la majorité des intervenants :
Je pars le plus souvent seul plus par défaut que par réelle nécessité même si j'aime bien me retrouver dans cette ambiance spéciale.
Mais il y a seul et seul :
quand c'est dans un endroit fréquenté ou bien sur un itinéraire balisé ou avec chemin, pas trop de problème (même si ça dépend de la saison).
En revanche quand on vraiment tout seul, en dehors des sentiers battus en sachant parfaitement qu'il y a très peu de chance de croiser quelqu'un dans la journée, ce n'est plus du tout la même chose. Mais c'est bein évidemment d'autant plus stimulant : on est bien à plus à l'écoute (voire à l'affût) de tout ce qui nous entoure. On est complètement immergé dans ce monde "non civilisé", tandis qu'à plusieurs on a souvent tendance à discuter et donc à se distraire parfois. Bref on est bien obligé d'être plus attentif, ça donne un peu de piment, un côté "aventure", surtout si on y va sans suivre de topo-guide, mais seulement au jugé et avec une carte et des repérages à partir de randos faites dans les parages.
L'émotion, les sensations propres à la rando sont de ce fait souvent plus intenses (a priori tout le monde le dit, ça doit donc être vrai). D'ailleurs on voit souvent plus de choses, des animaux notamment, car on est plus discret.
Mais en cas de difficulté ça se complique drôlement : personne pour se rassurer et dans ces cas-là on se fait assez facilement "son film" catastrophe, en cinémascope !
C'est là que je suis d'accord avec la plupart des intervenants surtout pour le côté "sécu" car d'après les messages précédents le débat tourne surtout autour de ça.
Alors oui :
-la conditions physique est primordiale (fatigue = perte de lucidité et fragilité notamment des articulations à la descente)
- il faut emmener le matériel approprié : (chaussures, bâtons, vêtements, petit surplus de nourriture bref tout ce que recommande n'importe quel petit guide de rando) et notamment une trousse de secours (sans pour autant emmener avec soi l'équivalent du SAMU car il faut déjà savoir s'en servir à bon escient), même si l'effet placebo doit jouer (?). Je ne suis pas infirmier ni secouriste (j'ai juste passé le SST il y a quelques années) mais je déplore quand même avoir fourni bandages, anti-inflammatoires etc. à plusieurs reprises à des randonneurs trouvés mal en point par hasard!
- il faut savoir jusqu'où ne pas aller trop loin : quand je suis seul, dès que je ne le sens pas je n'y vais pas : il n'y a aucune honte à ça et, sait-on jamais, on y reviendra peut-être à plusieurs ou dans des conditions meilleures et ça renforce la satisfaction quand enfin on y arrive (ça m'est arrivé plusieurs fois). En revanche si on fait un détour par rapport à ce qui était prévu au départ, pas de problème tant qu'on mesure bien ce qu'on fait et qu'on maîtrise la situation (mais ça reste difficile sans recul quand on est dans le feu de l'action), c'est aussi une question de responsabilité face à soi et à ceux qui viendront nous chercher.
Et, bien sûr, consulter la météo systématiquement.
L'idéal pour moi, c'est de partir en petit groupe (4-5 grand maximum) de préférence avec un niveau assez homogène surtout du point de vue physique, pour le côté technique la simple présence d'un randonneur expérimenté permet de "sécuriser" le groupe et de randonner dans de bonnes conditions. Autrement c'est souvent trop long et contraignant à tous points de vue.
Sans avoir la moindre expérience d'accompagnateur "agréé" ni même un niveau technique élevé, j'ai pris beaucoup de plaisir ces dernières années à emmener des gens en montagne (en m'assurant tout de même auparavant de leur niveau et de leur condition physique pour ne pas les emmener n'importe où) pour leur faire découvrir (à tous points de vue : paysages, histoires, anecdotes, faune, flore) des endroits sympa, ça permet de PARTAGER tout ça. C'est peut-être ce que je regrette le plus quand je randonne seul, car le partage d'une passion avec autrui est probablement l'un des plus grands bonheurs que l'on peut vivre (c'est d'ailleurs l'objet de ce forum non ?). Bien sûr on peut avoir les yeux qui pétillent ou bien le don de conter aux autres par le menu détail tout ce qu'on a vu ou vécu, mais le vivre à plusieurs (quand on est sur la même longueur d'onde) c'est quand même largement aussi sympa.
Autre inconvénient de taille en ce qui me concerne à la rando en solo: pour des raisons élémentaires de sécurité (toujours !) et de manque de technicité ou d'expérience, je ne permets pas d'effectuer seul quelques ascensions classiques type Balaïtous, Munia, Vignemale, Ossau (qui sont pourtant très fréquentées) ou bien sûr toutes les balades qui nécessitent l'encordement. ça limite un peu le choix.
En tous cas, qu'on soit seul ou à plusieurs l'essentiel c'est de prendre du plaisir et de pouvoir en prendre encore (un des membres du forum a écrit il y a quelques temps : la plus belle balade c'est la prochaine, il faut toujours garder ça à l'esprit).