Bonsoir,
Je suis sévère oui, car ce qui m'afflige c'est que des informations inexactes se diffusent sur la toile et son recopiées ici et là . Cela vulgarise du non-savoir alors que Wikipédia devrait diffuser du savoir (rien ne devrait être écrit sans y adjoindre une référence sérieuse et vérifiable, ce qui est loin d'être le cas). Maintenant, "Lu sur Wikipédia", c'est comme "Vu à la télé" alors que tout contributeur devrait, s'il n'est pas érudit, être au moins expert sur le sujet (je n'en ai aucunement la prétention).
Écrire sans aucune référence "Les deux étymologies peuvent très bien se recouper, la montagne élevée devenant la montagne maudite
après les ascensions tragiques des premiers pyrénéistes au XIXe siècle", le mot "après" n'est pas anodin, d'où cela vient-il ? Ou dire que le nom Maladeta existant déjà , la légende ancienne a été entretenue par la mort des guides Pierre Barrau de Luchon "
Pierrine" (Chute dans une crevasse) et celle José Sayo "
Pepe" de Venasque (foudroyé près du Pont de Mahomet), il y a une grosse différence.
Il y a une telle quantité d'informations prêtant à confusion voire erronées sur Wikipédia (et je ne parle que de ce que je connais modestement, tout doit être probablement du même acabit), que s'en est désespérant.
En aparté pour Nethou,
il est assez amusant de voir comment et pourquoi l'Aneto a été appelé au XIX° siècle Nethou, Nettou, Netou, Annetton, pourquoi le nom du Trou du Toro initialement Forau deth Horo (à coté du col et du lac éponymes) est "descendu" pour raison "touristique" prendre la place du Forau dels Aigualuts.
et encore pour toi, concernant la Munia, Robert Aymard n'envisage même pas l'origine latine "moenia", je le cite :
A la suite de Luchaire (1880), on a étonnamment rattaché au préroman munno, moignon, basque "munho", butte, les Monné, Mouné et Munia qualifiés basco-aquitains (!), alors que coexistent les graphies évidentes Moun-Né (Cauterets), Moun-Ner (Seintein), etc, de même famille que Arriouné et autres qui, sans contexte, évoquent leur couleur noire, généralement soulignée par le contraste avec de proches roches calcaires. C'est le cas de notre Munia, culmen noir du cirque de Troumouse, en même roche carbonifère que Serrre Mourène, répondant exactement à la définition du gascon "mounyo", montagne sombre (Palay), insérée dans la série colorée Pène Blanque, Mont Arrouye, Pic Blanc, etc … de tout ce cirque. Etymologie gréco-latine monachus, gascon "mounye", moine, moniale. (Toponymie des "Trois Mille" - 1989 - Chez l'auteur - page 21)
Munia, Mugna, mounyo Latin et Gascon moine : brun = carbonifère, Dinantien (schistes). (Toponymes pyrénéens Répertoire géographique et étymologique des deux versants des Pyrénées - 2009 - Lacour - page 275)
Ce dernier ouvrage contient (estimation de ma part) environ 17400 toponymes sous forme très condensée.
A bientôt
Gérard