Les performances des réchauds se sont améliorées
ces dernières années, surtout en ce qui concerne l'utilisation
en haute montagne. Une puissance de combustion accrue et la systématisation
d'un mélange gazeux composé de butane et d'un pourcentage
de propane (20 à 30 %), et parfois d'isobutane (10 %) permettent
aux réchauds à gaz actuels de bien fonctionner par
conditions extrêmes.
En fait, le réchaud craint plus le froid que l'altitude.
Mais les deux vont de pair : en général, plus on monte,
plus la température baisse...
Le propane et l'isobutane résistent mieux au froid simplement
parce qu'ils retardent la congélation du gaz, maintenant
une combustion suffisante même s'il fait froid. Puisque nous
évoquons les avantages du gaz, ajoutons qu'il est plus "propre"
que les combustibles liquides, qui encrassent plus ou moins rapidement
le réchaud selon leur qualité et leur provenance.
Les cartouches de gaz sont pratiques et faciles à installer,
sans risque de fuite. D'ailleurs, les plus récentes sont
souvent munies d'une valve : ce système permet d'enlever
la cartouche, sans attendre qu'elle soit vide, pour l'installer
sur un autre réchaud ou sur un autre appareil (une lampe,
par exemple). En cas de très grand froid, cela peut servir.
On emporte deux cartouches : quand l'une s'essouffle, on la remplace
par l'autre gardée au chaud dans le sac de couchage ou la
poche d'un vêtement, et ainsi de suite. Amener un liquide
à ébullition en procédant ainsi prend certes
du temps, mais par -20 °C, quand on y parvient, on apprécie...
Les modèles présentés dans notre test sont
tous très performants et s'adresse à un usage lors
d'un trek ou expédition lointaine. Il n'est pas interdit
même si vous êtes un randonneur occasionnel et fréquentant
seulement la moyenne et haute montagne en France de vous équiper
de la sorte. Vous gagnerez à coup sur un confort d'utilisation
que vous n'aurez jamais avec un modèle de supermarché,
et qui plus est, la longévité est au rendez-vous.
Alors laissez-vous tenter par un de ces réchauds même
pour une nuit de bivouac.
Au chapitre des inconvénients, le transport du gaz en avion
est interdit, et on n'en trouve pas toujours dans les zones les
plus reculées. Néanmoins, les centres urbains au départ
des expés sont aujourd'hui bien pourvus : Katmandou au Népal,
Huaraz au Pérou, Santiago au Chili, Cordoba et Mendoza en
Argentine... Arrangez-vous pour ne pas arriver au camp de base démuni...
Si vous vous contentez de randonner dans les Alpes ou les Pyrénées
ce problème n'est pas vraiment le votre... Vous pouvez acheter
des cartouches de marque différente de celle de votre réchaud,
mais assurez-vous toujours que la valve s'adapte : les fabricants
proposent de plus en plus des cartouches acceptées par les
modèles concurrents, mais ça ne marche pas à
tous les coups...
La reconnaissance récente du gaz ne signifie pas que les
réchauds à combustibles liquides sont bons pour les
oubliettes. En expé, on trouve toujours plus facilement ces
carburants sur les lieux. Même avec une essence de mauvaise
qualité, un tel réchaud assurera toujours un fonctionnement
correct et constant en altitude et par basse température,
sans qu'il soit nécessaire de réchauffer une cartouche...
En revanche, avec un carburant "lourd" (type diesel
!), le réchaud s'encrasse plus vite et exige un entretien
plus fréquent. Les fabricants ont pensé à cet
impair et proposent des kits d'entretien, mais en expé, on
n'a pas toujours le temps (et la tête...) pour faire le ménage.
D'autres encore équipent leur modèle de systèmes
auto-nettoyants : c'est indéniablement mieux, mais cela ne
dispense pas d'un décapage complet de temps en temps.
En conclusion
On dira que le choix du réchaud dépend beaucoup des
températures que l'on va affronter (plus que de l'altitude),
ainsi que de la disponibilité de carburants de qualité
sur place, ce point valant surtout pour les combustibles liquides.
Par exemple, si vous envisagez le Denali (6194 m, Alaska) et ses
températures polaires (voire un 8000), optez plutôt
pour les combustibles liquides. A altitude égale, si vous
visez les 6000 andins (Pérou, Bolivie, Chili, Argentine)
ou des trekking peaks himalayens, considérez le gaz du meilleur
il.
Vous hésitez encore? Une seule marque a pensé à
vous : Primus, qui a lancé le seul réchaud offrant
les deux options, gaz et combustibles tibles liquides...
Enfin, si l'on peut dire, n'essayez pas les deux en même temps,
ça risque de ne pas gazer!
|