Gérer
la longueur de la corde
Pas besoin de tirer des longueurs de 50 mètres pour s'assurer
correctement en terrain facile, sauf cas particulier, bien sûr.
Pour la plupart du temps, c'est à peu près la longueur
de corde qu'il vous faut disposez pour des courses nécessitant
un assurage : traversée d'un glacier nécessitant un
encordement long, passage délicat sur roche
-En neige :
progresser ensemble avec la totalité de la corde déroulée
plus ou moins. La corde doit traîner par terre, tendue est une
erreur. La glissade d'un des membres de la cordée a toutes
les chances d'entraîner le deuxième.
-En rocher ou en mixte :
la corde passant autour des blocs a vite fait de freiner le leader.
Utilisez chaque versant de l'arête pour l'assurance. De plus,
la distance, dans ces conditions, ne facilite pas la communication
entre les alpinistes, qui ont toujours quelque chose à se dire...
Il faut donc réduire l'encordement. Comment ? La méthode
classique est celle des anneaux de buste. Prenez le temps de les faire
correctement, et de les arrêter par un nud qui fera office
de nud d'encordement, par la même occasion.
Longueur d'encordement
- En rocher :
encordez-vous un peu plus long que le ressaut le plus haut que vous
pouvez voir devant vous. Ainsi, le leader peut gravir ledit ressaut
pendant que le second attend au pied. cela évite de se trouver
à deux dans du terrain raide. En pratique, on ne dépasse
guère quelques mètres. Si un ressaut plus haut se
présente, vous devez rallonger l'encordement. Cela ne prend
guère de temps, et au total, vous serez plus rapides que
lors d'une progression employant la totalitéde la corde.
- En neige :
la chose est plus compliquée, ou plus simple, c'est selon...
En terrain vraiment facile, c'est-à-dire là où
un membre de la cordée au moins domine son sujet (et s'est
déjà entraîné à l'assurage à
la main en école de neige...), ne gardez que deux mètres
de corde entre le leader et le second. Le leader fait un tour mort
autour de la main, et maintient la corde tendue le temps. Il n'a
évidemment pas le droit de tomber. Si le second tombe (enfin,
glisse), la corde tendue, la courte distance ne lui laissent pas
le temps de prendre de la vitesse. D'un mouvement souple du bras,
voire d'un petit pas vers l'aval, le leader rattrape son second
avec élégance et désinvolture... Et lui donne
une bonne réprimende ! Car il s'est fait des chaleurs, mine
de rien. Ce geste s'apprend, il ne s'improvise pas.
L'école de neige est un passage indispensable. Si les choses
se corsent, il faut faire des relais... Pas besoin toutefois de
dérouler toute la corde. Si aucun des membres de la cordée
ne maîtrise ni la progression, ni l'assurage à la main...
Alors là faites bien attention ! Autrement dit : si vous
êtes dans une course à votre niveau, il y a forcément
des moments où vous dominez un tant soit peu la situation.
Aussi des moments où la chute n'est pas dangereuse : pente
faible, courte, non gelée, dépourvue d'impressionnant
apic.
Décontractez vous, la montagne n'est pas faite que de pièges
perpétuels, heureusement. Réduisez l'encordement,
avancez ensemble sans laisser traîner la corde où vous
pourriez vous emmêler les crabes, et qui pourrait s'accrocher
dans quelque bloc ou crête gelée. Et ne tombez pas
! Dès que vous vous trouvez en zone plus difficile, rallongez
l'encordement et tirez des longueurs en faisant des relais.
Le relais
Le plus souvent, il se fait sur un bloc. Testez sa solidité
en lui mettant une grande claque dans le dos (inutile de le faire
tomber...). Faites un tour mort avec la corde, cela évite
de chercher un anneau toujours trop petit : vous êtes auto-assuré.
Faites monter votre ami en assurant à l'épaule : le
terrain est peu raide, et vous êtes auto-assuré, donc...
Dans le cas d'une grosse terrasse, vous pouvez vous contenter de
passer la corde de votre compagnon derrière un bloc et de
l'avaler.
En neige, vous serez peut-être amenés à faire
un relais sur piolet: pensez au piolet corps-mort en neige inconsistante.
Rappelons que le piolet doit être utilisé comme point
d'auto-assurage, jamais directement pour assurer un grimpeur en
progression.
Utiliser le terrain
D'abord, on l'a vu, visez les blocs susceptibles de fournir un relais.
Egalement, lors de la progression, ceux-ci peuvent faire office
de point d'assurage, par l'intermédiaire d'une sangle, ou
simplement en passant la corde derrière... Jouez avec les
arêtes et les contre-pentes, de façon à vous
trouver un appui stable en cas de chute de votre compagnon.
Matériel nécessaire
pour un bon assurage
- Quelques sangles assez grandes.
- Deux-trois coinceurs et friends moyens rendent souvent service.
- Si vous avez traversé un glacier, vous avez sûrement
deux broches en cas de chute en crevasse.
- Pensez aussi que lors d'une descente, un relais sur Abalakov prend
deux minutes pour faire un ancrage de rappel... encore faut-il avoir
un morceau de corde, un crochet, et savoir s'en servir...
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