Du haut de ses
2877 mètres, au cur des Pyrénées, l'Observatoire
du Pic du Midi de Bigorre est le symbole emblématique de la
recherche astronomique française. Sa fermeture étant
envisagé en 1994, le développement d'une vaste activité
touristique s'est imposée pour assurer sa pérennité.
Malheureusement sa survie financière reste des plus précaire
vis à vis du contexte économique difficile. Le pic a-t-il
encore un avenir?
L'histoire de l'Observatoire du Pic du Midi
commence à environ 300 mètres en dessous du sommet,
au col de Sencours, où une station météorologique
provisoire est installée en 1873. Les deux meneurs de ce
projet d'initiative privée sont un général
à la retraite, Charles de Nansouty, et un ingénieur,
Célestin-Xavier Vaussenat. Nansouty séjourne pendant
huit ans au col de Sencours, où il fait des observations
météorologiques de routine, et Vaussenat sillonne
le pays à la recherche d'un financement pour la construction
de l'Observatoire définitif. Il sollicite des mécènes
et donne de nombreuses conférences publiques, au cours desquelles
il ouvre une souscription.
La construction de l'Observatoire commence en 1878 et dure quatre
ans, parce que les travaux ne peuvent se faire que pendant les quelques
mois où le sommet n'est pas couvert de neige et aisément
accessible à pied ou à mulet, entre la fin juillet
et la mi octobre. L'Observatoire est inauguré au mois d'août
1882.
Au début du siècle Benjamin Baillaud, alors directeur
de l'observatoire de Toulouse, décide de construire un télescope
au Pic. Il connaît bien ce site et ses avantages pour avoir
souvent participé à son inspection annuelle.
L'électricité arrive au sommet en 1949. Auparavant,
les équipements électriques étaient alimentés
par un ensemble de batteries et un groupe électrogène.
Un téléphérique,
inauguré le 23 décembre 1951, marque la fin d'une
époque, la fin des portages à dos d'homme en hiver
et les ascensions à pied. Il bouleverse profondément
la vie quotidienne au sommet, entre ceux qui ont connu les ascensions
longues et difficiles dans la neige et ceux qui arrivent au sommet
en costume de ville, une serviette à la main, sans plus d'effort
que s'ils avaient pris le métro.
En 1959-1962 est installé le bâtiment interministériel,
qui regroupe les activités d'astronomie, de météorologie,
de télévision et de navigation aérienne.
La construction d'un grand télescope est mise à l'étude
en 1964. Son emplacement est décidé après des
études en soufflerie, et une coupole d'un concept très
original, que Bernard Lyot (le développeur du coronographe)
n'aurait pas désavoué, est adoptée. Les travaux
de dérochement commencent en 1970 et le télescope
est mis en service en juillet 1980, peu de temps avant la fin du
mandat de Jean Rösch, le dernier des directeurs de l'époque
héroïque, celle des pionniers.
Jean-Christophe Sanchez raconte l'histoire du site, dans un ouvrage
Une visite écrite au pic du Midi, un livre que nous
vous recommandons vivement pour vous documenter très précisemment
sur le Pic (éditions Le Pérégrinateur).
Pour en savoir plus
- Site officiel de l'Observatoire